Évocation réussie!

Bonjour tout le monde,

J' espère que vous allez bien !

Voilà un texte que je vous confie et, éventuellement, vous pouvez me contredire, le partager ou le commenter comme cela vous sied !

Voilà............Un biopic de plus !

Vous avez écrit biopic.............Comme c 'est biopic ! Telle est la question !

“Quand on va au cinéma, on lève la tête. Quand on regarde la télévision, on la baisse.”
( citation de Jean Luc Godard).

Telle est, hélas ,la vérité!

Remarquons que nous recevons et voyons beaucoup de films , actuellement,qui évoquent la vie de telle ou telle personnalité, avec plus ou moins de réussite, dans la manière de filmer cela ..............

Comme introduction, je vous propose ce texte qui décrit si bien la vie quotidienne des artistes qui galèrent :

" Je vous parle d'un temps
Que les moins de vingt ans
Ne peuvent pas connaître
Montmartre en ce temps-là
Accrochait ses lilas
Jusque sous nos fenêtres
Et si l'humble garni
Qui nous servait de nid
Ne payait pas de mine
C'est là qu'on s'est connu
Moi qui criait famine
Et toi qui posais nue

La bohème, la bohème
Ça voulait dire
On est heureux
La bohème, la bohème
Nous ne mangions qu'un jour sur deux

Dans les cafés voisins
Nous étions quelques-uns
Qui attendions la gloire
Et bien que miséreux
Avec le ventre creux
Nous ne cessions d'y croire
Et quand quelque bistro
Contre un bon repas chaud
Nous prenait une toile
Nous récitions des vers
Groupés autour du poêle
En oubliant l'hiver

La bohème, la bohème
Ça voulait dire
Tu es jolie
La bohème, la bohème
Et nous avions tous du génie

Souvent il m'arrivait
Devant mon chevalet
De passer des nuits blanches
Retouchant le dessin
De la ligne d'un sein
du galbe d'une hanche
Et ce n'est qu'au matin
Qu'on s'asseyait enfin
Devant un café-crème
Épuisés mais ravis
Fallait-il que l'on s'aime
Et qu'on aime la vie

La bohème, la bohème
Ça voulait dire
On a vingt ans
La bohème, la bohème
Et nous vivions de l'air du temps

Quand au hasard des jours
Je m'en vais faire un tour
À mon ancienne adresse
Je ne reconnais plus
Ni les murs, ni les rues
Qui ont vu ma jeunesse
En haut d'un escalier
Je cherche l'atelier
Dont plus rien ne subsiste
Dans son nouveau décor
Montmartre semble triste
Et les lilas sont morts

La bohème, la bohème
On était jeunes
On était fous
La bohème, la bohème
Ça ne veut plus rien dire du tout."
( Paroles de Charles Aznavourian, c ' est-à-dire Charles Aznavour et sorties en 1965 en disque 33 tours ou en vinyl selon le terme actuel).

Que puis-je écrire au sujet de cette évocation réussie du petit Charles Aznavourian , venu avec ses parents en France et donc en qualité d' exilé du pays arménien qui a tant souffert ?.............

Tout d' abord, le génocide du peuple arménien , au début du vingtième siècle, provoqua un exil important dont les parents du petit Charles Aznavourian qui arrivèrent en France. Ensuite, nous voyons le gamin Charles Aznavourian faire sa première apparition sur scène. Puis, Tahar Rahim incarne le jeune homme Charles Aznavourian, devenu Charles Aznavour pour des raisons commerciales notamment, mais aussi ce grand artiste jusqu'à sa cinquantaine dans cette œuvre cinématographique bien filmée , avec des fulgurances visuelles et des passages plus convenus évidemment.........Tahar Rahim devient presque Charles Aznavour visuellement et par la voix . Soulignons le travail exceptionnel de ce comédien, réellement habité par cet artiste, talentueux et travailleur! Chapeau Monsieur Rahim !

Une parenthèse... qui part en thèse... qui sait ! Or donc méditer cette citation :

Avant de poursuivre, je vous propose maintenant de réfléchir autour de ce texte courageux et avant - gardiste car , au moment où Charles Aznavour écrit ces mots , nous sommes en 1972 :

" J'habite seul avec maman
Dans un très vieil appartement
Rue Sarasate
J'ai pour me tenir compagnie
Une tortue, deux canaris
Et une chatte
Pour laisser maman reposer
Très souvent, je fais le marché
Et la cuisine
Je range, je lave, j'essuie
À l'occasion, je pique aussi
À la machine
Le travail ne me fait pas peur
Je suis un peu décorateur
Un peu styliste
Mais mon vrai métier
C'est la nuit
Que je l'exerce travesti
Je suis artiste
J'ai un numéro très spécial
Qui finit en nu intégral
Après strip-tease
Et dans la salle je vois que
Les mâles n'en croient pas leurs yeux
Je suis un homme, oh
Comme ils disent
Vers les trois heures du matin
On va manger entre copains
De tous les sexes
Dans un quelconque bar-tabac
Et là, on s'en donne à cœur joie
Et sans complexes
On déballe des vérités
Sur des gens qu'on a dans le nez
On les lapide
Mais on le fait avec humour
Enrobé dans des calembours
Mouillés d'acide
On rencontre des attardés
Qui pour épater leur tablée
Marchent et ondulent
Singeant ce qu'ils croient être nous
Et se couvrent, les pauvres fous
De ridicule
Ça gesticule et parle fort
Ça joue les divas, les ténors
De la bêtise
Moi, les lazzis, les quolibets
Me laissent froid, puisque c'est vrai
Je suis un homme, oh
Comme ils disent
À l'heure où naît un jour nouveau
Je rentre retrouver mon lot
De solitude
J'ôte mes cils et mes cheveux
Comme un pauvre clown malheureux
De lassitude
Je me couche mais ne dors pas
Je pense à mes amours sans joie
Si dérisoires
À ce garçon beau comme un dieu
Qui sans rien faire a mis le feu
À ma mémoire
Ma bouche n'osera jamais
Lui avouer mon doux secret
Mon tendre drame
Car l'objet de tous mes tourments
Passe le plus clair de son temps
Au lits des femmes
Nul n'a le droit en vérité
De me blâmer, de me juger
Et je précise
Que c'est bien la nature qui
Est seule responsable si
Je suis un homme, oh
Comme ils disent."
(Paroles de Charles Aznavourian, c ' est-à-dire Charles Aznavour et sorties en 1972 ! Bravo Monsieur Charles Aznavour pour votre courage et votre lucidité car l' homosexualité était très male perçue en ces années 1970! Rappelons que le délit d' homosexualité a été dépénalisé dans les années 1980).

Maintenant, analysons un peu ce beau film délicat et naturel.

Les points forts de cette œuvre cinématographique reposent sur :

• Une impressionnante interprétation de Tahar Rahim,
• une magnifique visualisation d' une partie de la chanson " Comme ils disent*,
• une illustration musicale particulièrement inspirée,
• une insertion pertinente d' images d' archives,
• une évocation du groupe de résistants de Missak Manouchian contre le troisième Reich nazi
  ( L' affiche rouge ),
• un travail, soigné et réussi,sur la voix de Tahar Rahim pour la lier, le plus possible , à celle de Charles Aznavour.

Les points qui auraient pu être plus convaincants se signalent par un montage des scènes parfois sans grand relief narratif, essentiellement au fil du premier tiers de ce long métrage arrachant et qui ravive des bons souvenirs à celles et ceux qui apprécient ce grand artiste simple et authentique.

Je vous propose de lire une citation de Charles Aznavourian, alias Charles Aznavour :
"J'ai été marié trois fois. La première, j'étais trop jeune. La deuxième, j'étais trop bête. La troisième fois, j'ai épousé une femme qui vient d'une culture différente, plus stricte. J'ai appris des choses, la tolérance, notamment. Je ne dirais pas qu'elle m'a changé, car c'est difficile de me changer. Mais elle m'a régulé, m'a mis sur un bon rail."

Je vous pose, ici et maintenant ,une question, à savoir :

De mon point de vue, le manque de scénaristes de talent étant restreint, les productions du cinéma "industriel" ne prennent plus autant de risque qu' au siècle précédent en adaptant des vies de personnes célèbres ou bien d'après des faits réels également. Par ailleurs, aller voir un biopic, c ' est aller voir un film qui ne surprendra pas le public d' une part, et, qui peut facilement passer à la télévision ultérieurement, d' autre part ............
De plus, la fréquence de voir éclore des cinéastes de génie est bien plus rare qu' au vingtième siècle évidemment et, vous savez .........
...Comme j' aimerais avoir tort!

Imaginez que vous voulez écrire un roman , alors il vous faut de quoi écrire et du papier et c' est à peu près tout............. Certes, un éditeur choisira de publier ou non votre éventuel manuscrit ..............
Imaginez que vous voulez peindre, alors il vous faut un matériel de base et puis vous laissez aller votre imagination.................Certes il faudra une galerie artistique pour exposer votre hypothétique toile ................Idem, pour la sculpture et cetera ................
Imaginez que vous voulez réaliser une œuvre cinématographique d' environ 90 minutes avec un maximum de 5 comédiens peu connus. Dans ce cas , vous optez pour un film à petit budget...........Oui mais, même dans un tel cas, cela coûte au moins dix millions d'euros ! Sauf si vous avez une grande fortune financière ou si vous êtes un proche d' un milliardaire , vous ne pourrez pas créer un tel film ..............

“Tout art est autobiographique ; la perle est l’autobiographie de l’huître.”
( Citation de Frederico Fellini).

La question fondamentale se formule donc ainsi ici et maintenant :
A notre époque, des jeunes cinéastes " en herbe ", créatifs et originaux, peuvent - ils ( ou elles ) recevoir une aide financière pour pouvoir enfanter leur premier long métrage ? Vous me direz qu' elles( ou ils) peuvent commencer par un court métrage où un clip et placer votre court visuel sur internet et attendre une éventuelle réponse.........
Certes,..............Ou bien vous pouvez envoyer votre petite œuvre cinématographique vers une revue de cinéphile, et cetera .......

( Extrait d' un interview du génial Stanley Kubrick).

Une question uchronique :

"Par exemple , si Stanley Kubrick avait vingt ans aujourd'hui, pourrait- il réaliser un premier film et que sa première œuvre cinématographique soit en salle de cinéma ?

" Tous ceux qui ont déjà eu la chance de réaliser un film savent que, même si l’exercice revient à écrire Guerre et Paix dans une auto-tamponneuse au milieu d’une fête foraine, la joie que l’on ressent lorsque le résultat est à la hauteur a peu d’équivalents dans la vie »
— ( une autre citation de STANLEY KUBRICK).

A la lumière de ce qui précède, je peux écrire éventuellement ceci:

De tout cœur et de tout cerveau , je voudrais écrire OUI évidemment................Cela écrit, faudrait - il écrire non ou peut-être ?

Qu' en pensez - vous ? Comment appréciez - vous ceci écrit comme cela ?

Amicalement.

Gérard Michel