Vedette de moult comédies romantiques dans sa jeunesse, James Stewart est trop vieux, en 1962, pour jouer à nouveau les jeunes premiers. Bien qu'affichant douze années de moins au compteur et, comme le déclare fièrement mais beaufement son mari dans le film, « un 90-61-90 et la tuyauterie en parfait état de marche », Maureen O'Hara a elle aussi passé l'âge de se laisser conter fleurette par le premier nigaud venu. C'est pourquoi on retrouve l'un et l'autre en (jeunes) grands-parents, la quarantaine bien tassée mais toujours fringants, dans cette comédie familiale réalisée par Henry Koster.
Le film met en scène les mésaventures de Roger, banquier dans le Kentucky, contraint de passer un mois sur une plage californienne avec toute sa famille. Oui, toute : ses deux filles aînées, mariées et jeunes mamans, qui n'ont désormais plus besoin de lui ; sa fille cadette, en pleine crise d'adolescence, qui le repousse ; et son jeune fils, accro à la télévision, qui le fuit. Mais aussi ses deux gendres, dont il ne sait quasiment rien ; ses petits-enfants, sales gosses pleurnichards et mal élevés ; et même la cuisinière, une vieille Finlandaise acariâtre. Ce brave homme, qui se voyait plutôt profiter de la douce et seule compagnie de son épouse, va devoir, à son grand désarroi, régler les problèmes des uns et des autres, sans oublier ceux de la maison elle-même, particulièrement vétuste...
Sympathique mais loin d'être mémorable, Monsieur Hobbs prend des vacances vaut surtout pour le duo formé par l'irrésistible Jimmy, comme d'habitude excellent en vieux râleur au grand cœur, et la divine Maureen, encore plus splendide en TechniColor (le 90-61-90, c'est pas de la blague !). Pour le reste, c'est assez gentillet : le film ne manque pas de réflexions justes et drôles sur les relations familiales, mais pèche - notamment dans sa deuxième heure - par quelques passages longuets, ennuyeux voire grotesques. Un film qui vaut 6/10 en réalité, mais que je surnote éhontément à 7, juste parce qu'il réunit mes deux acteurs fétiches... !