Mohamed Fellag porte le film sur ses épaules, brillant dans la peau de ce professeur...
Neuf mois, c’est la durée qu’il a fallu attendre entre la sortie du film dans son pays d’origine (le Canada, mais principalement au Québec) et une exploitation dans l’hexagone. Pourquoi avoir attendu tout ce temps pour nous faire découvrir cette magnifique et touchante fable humaniste ? Adaptée d’une pièce de théâtre (d’Evelyne de la Chenelière), Monsieur Lazhar (2011) nous plonge en cœur d’une école primaire de Montréal. Le suicide d’une enseignante contraint le proviseur de l’école à embaucher au plus vite un professeur pour la remplacer et choisit Bachir Lazhar, un immigré algérien. Si son intégration au sein de l’école se passe sans encombre, ses méthodes de travail ne passeront pas inaperçues (les jeunes élèves du primaire n’ayant jamais fait de dictée, ils sont rapidement désorientés). Philippe Falardeau réalise ici un magnifique drame brassant de nombreux sujets (des problèmes rencontrés dans l’éducation au Québec en passant par le suicide, de l’exil à l’intégration, etc), le cinéaste québécois à qui l’on doit Congorama (2005) nous offre ici une très belle œuvre, sincère, poignante et réaliste. Cet instituteur venant au secours de ses élèves traumatisés ne peut que vous émouvoir (les jeunes acteurs sont particulièrement touchants, mention spéciale à Sophie Nélisse). Quant à Mohamed Fellag (à l’émotion palpable), il porte le film sur ses épaules, brillant dans la peau de ce professeur amoureux de la langue de Molière. Le genre de professeur que l’on aurait tant aimé avoir au moins une fois dans son cursus scolaire.
Pour la petite anecdote, le film fut nominé à l’Oscar dans la catégorie du Meilleur film étranger.
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