J'ai trouvé ce film iconoclaste autant que les personnages sont provocateurs, ce qui n'est pas fait pour me déplaire.
Il y a de plus un certain suspens jusqu'à la fin, qui nous offre un rebondissement imprévu.
Les deux acteurs que sont Nicolas Bedos et Doria Tillier sont formidables, très naturels, dynamiques, comiques à souhait.
Ce couple à la ville comme à la scène a co-écrit ensemble le scénario. C'est le premier rôle principal pour Doria Tillier, qui mérite vraiment de continuer.
A cela, vous ajoutez l'inénarrable Denis Podalydès en psy, plus les acteurs qui jouent les parents de Victor et Sarah, et vous avez une belle brochette d'acteurs qui sont tous aussi bons les uns que les autres.
Les scènes de famille sont d'ailleurs particulièrement réjouissantes et cocasses, telles le premier dîner dans la famille de Victor, la rencontre avec la famille juive de Sarah et les scènes avec le fils aîné chez les psy.
Mine de rien, c'est une réflexion sur l'amour, le couple, la famille, le génie créatif, la renommée, l'ennui, la fidélité et la vieillesse. Comme le film s'étale sur 45 ans, ces thèmes sont traités dans le temps et c'est ce qui rend l'ensemble très intéressant.
D'ailleurs, le scénario est né des improvisations que Doria Tillier et Nicolas Bedos s'amusaient à faire ensemble depuis des années pour exorciser leurs angoisses concernant l’avenir, la famille, la vieillesse, l’infidélité. Les deux comédiens ont alors fini par s'inventer toute une galerie de personnages assez monstrueux comme le mari atteint d’Alzheimer que sa femme manipule pour se venger des trahisons passées, le couple qui se débarrasse d’un de ses enfants pour relancer sa vie sexuelle, etc (source : Allo Ciné - secrets de tournage).
Même si Monsieur & Madame Adelman n'est pas une autofiction, Nicolas Bedos a confié tout de même que des souvenirs personnels ont nourri l'intrigue du film. A titre d'exemple, il n'a pas eu beaucoup de mal à faire la satire d’une certaine gauche dite "caviar" compte tenu du milieu dans lequel il a grandi. Il ajoute : "Mais le seul élément autobiographique fondamental, c’est sans doute cette tendance qu’ont Sarah et Victor à théâtraliser leur vie. Cette névrose ne nous est pas étrangère."