Encore un buzz qui restera une énigme pour moi.
Je suis le premier à applaudir lorsque j'apprends qu'un film qui m'a plu a, en sus, réussi à s'en sortir avec un petit budget.
Mais cet argument seul ne suffit pas à rendre un film bon.
Monsters n'est rien d'autre qu'un concept, un ovni cinématographique dont l'étrangeté dépasse amplement celle de son propos.
Placer deux acteurs devant deux caméras, les faire intéragir sans directives avec des non-professionnels, ça peut donner quelque chose de magique (il paraît que Le fils de l'épicier est une réussite en ce sens, je ne l'ai pas vu).
Ici ça donne juste rien. Une vacuité que ne rattrape aucunement l'absence totale de charisme des deux protagonistes, encore moins le scénario inexistant ou l'action asthmatique.
Je crois que l'élément le plus révélateur est cette scène proche de la fin où les deux "héros" discutent, et où le mec essaie de faire passer par un dialogue inepte la notion qu'ils ont vécu une histoire riche et unique.
Les effets spéciaux sont étonnament corrects eût égard au fameux manque de thune, et l'esthétique générale permet in extremis de ne pas s'endormir ni couper le film de désespoir.
Il n'empêche que la trame totalement anorexique et décousue empêche de s'immerger, sachant que l'on n'est aidés en rien par les apparitions sporadiques et à "contretemps" des fameux monstres. Ils arrivent de nulle part, sans pour autant surprendre le moins du monde, et repartent sans crier gare non plus, en n'apportant strictement rien à la narration.
Le même film sans les aliens aurait strictement présenté le même (manque d') intérêt.
Resterait alors cette intrigue amoureuse, qui d'après plusieurs personnes, dont certains de mes estimés éclaireurs est "fraîche", "naïve" ou que sais-je encore de poétique et autres qualités invisibles à mes yeux.
Je pense difficile d'affirmer que je suis insensible aux films contemplatifs, aux "simples" histoires d'amour, chialant par exemple systématiquement devant Sur la route de Madison.
Mais ici la mayonnaise ne prend pas du tout, jamais, on se fiche totalement de ces deux blaireaux, dont on ne saura d'ailleurs jamais grand-chose, et dont les tribulations se le disputent entre le désespérément prévisible et le terriblement ennuyeux.
Jusqu'aux rebondissements de leur "voyage initiatique" (mais sérieusement, où vous allez chercher un voyage initiatique là-dedans, les mecs ?) qui sont des clichés de clichés.
3 pour la photographie, et dans le doute pour un pseudo parallèle avec l'immigration des mexicains vers les USA. Mais vous comprenez quand même l'ampleur du désastre : j'ai été obligé de remonter Amazing Spider-Man d'un point pour épagner le 2 à cette chose (car pour n'avoir guère apprécié l'arachnide, il est tout de même impossible de le placer au même niveau).