Après un Cars 2 catastrophique et un Brave en forte demi-teinte, Pixar enchaîne avec une nouvelle suite, d'autant plus risquée pour moi car Monstres et Cie est depuis longtemps mon Pixar préféré. Bien heureusement, le studio a trouvé une bien belle façon de ne pas tomber dans la redite en réalisant une préquelle qui raconte la rencontre entre Bob et Sully à l'université des monstres.
On se retrouve face à un scénario somme toute classique: Bob est là pour faire peur et intégrer Monsters Inc, et Sully est un branleur qui utilise le prestige de sa famille pour ne pas en foutre une. Les deux ne s'accordent pas ensemble mais vont devoir s'allier. L'histoire mélange tout ce qui fait un film d'université (ou d'école): les fraternités, le clan de loosers qui se reprend en main, les humiliations, l'autorité des professeurs, la volonté de se dépasser pour réussir dans la vie professionnelle et prouver au monde entier qu'on n'est pas seulement une boule verte avec un oeil. Mais voilà, à travers ce schéma vu cent fois, Pixar réussit à faire ça plus que bien: mise en scène soignée, rythme impeccable, humour omniprésent, détails qui fourmillent de partout... Monstres Academy est un vrai bonheur de tous les instants, réussissant à faire accrocher avec une histoire vu et revu parce que le studio sait toujours raconter des histoires, en y mettant les formes et les couleurs sans jamais tomber dans la mièvrerie et la naïveté qui peut souvent faire défaut dans les films pour enfants.
Mieux, l'histoire d'amitié entre les deux compères est souvent touchante, surtout quand on sait ce qui se passe après, et quand on voit comment ils en sont arrivés là. Bob est cette fois au centre de l'histoire, et ce n'est que justice après un premier volet consacré à Sully et sa remise en question de toute une société. Ce n'est pas aussi juste et émouvant que le premier épisode, mais celui-ci arrive à être fun, rafraîchissant, n'a pas besoin de montrer autant d'ambitions qu'un Dreamworks et se contente de faire une vraie comédie d'université qui cartonne à 100% grâce à cet univers où on sent qu'ils ont pris du plaisir à faire leurs personnages qui ont de vraies gueules et une animation à tomber, en plus d'une technique qui confirme que malgré tout ce qu'il y a autour, Pixar est toujours un cran au-dessus et montre à tout le monde qui est le boss. Un film monstrueusement bien.