Pixar n'est plus ce qu'il était. Depuis quelques temps déjà, les rois du film d'animation sont tombés dans le manque d'inspiration, dans ce qui a causé la ruine de Disney : les suites. Ainsi, après un Cars 2 destiné aux tous petits, c'est au tour de l'excellent Monstres et Cie de se voir attribuer un second film, en l'occurrence ici un prequel narrant comment nos deux créatures favorites se sont rencontrées.
Et malgré l'anecdote divulguée dans le premier film, ce n'est pas au CM2 que Bob et Sulli sont devenus amis mais à l'université, l'occasion pour Pixar de se pencher pour la première fois sur les joies et les misères des campus américains... Et c'est bien là l'un des problèmes majeurs du film : si vous n'êtes pas Américain, vous risquez de ne pas tout saisir aux fameuses coutumes locales comme les fraternités issues du système grec, voler la mascotte d'une école rivale ou encore participer aux bizutages en règle.
Bien entendu, le spectateur lambda et le fan de teen movies n'y verra que du feu, au même titre que les bambins plus soucieux de voir sur l'écran des monstres colorés et farfelus. Sur ce point, la cible de Monstres Academy est toute tracée et perd de sa puissance Outre-Atlantique. Pour le reste, le long-métrage reste foncièrement amusant avec pas mal d'action, une flopée de personnages hauts en couleurs et une petite morale tout ce qu'il y a de plus classique.
Bob et Sulli entrent à l'université pour devenir de futures terreurs d'élite à la prestigieuse Monstres et Cie... Et comme dans tous les films du genre, ils peuvent pas se blairer mais vont devoir s'unir pour réussir leurs exams face à diverses équipes fortement sous-exploitées, au même que les nouveaux personnages secondaires d'ailleurs.
Pas de références au premier film (si ce n'est pour Leon Bogue, le méchant caméléon, et une apparition éclair de Germaine, future secrétaire acariâtre), pas de gag mémorable ni même de situation franchement hilarante, le film du nouveau venu Dan Scanlon (le court-métrage Martin et la lumière fantôme) reste extrêmement sobre, à l'image de ce qu'est devenue la franchise.
Ainsi, sans être ennuyeux, Monstres Academy ne demeure juste qu'un petit film d'animation gentillet mais sans panache, bien loin de l'originalité de son prédécesseur et très loin des habituels chefs-d'œuvre que Pixar avait l'habitude de sortir une fois par an.