«Monstres Academy», fac similé
La genèse de Monstres Academy en dit long sur l’intérêt que les studios Pixar ont daigné lui porter. Tout a commencé en 2008 par un brainstorming très marketing, raconte son réalisateur dans une interview à Première : sept années après la sortie de Monstres & Cie, «on voulait réutiliser ses personnages, mais on ne savait pas comment». L’idée fut de réaliser une préquelle retraçant les années étudiantes des deux héros, Jack Sullivan et Bob Razowski. La crème des auteurs Pixar étant retournée bosser sur des projets originaux, c’est au story-boardeur Dan Scanlon qu’on a refilé le bébé. Pas très inspiré, il avoue n’avoir «rien dessiné» pour Monstres Academy, «l’imagination» des animateurs étant de toute façon «plus grande que la [sienne]» !
Le film ne dépasse pas les pâquerettes que rase son ambition. Zappant sans vergogne tout ce qui faisait le charme de l’animation originale - l’incroyable usine à portes de chambres d’enfants, les bonbonnes d’énergie remplies par leurs cris -, Monstres Academy n’est au final qu’un film de campus.
A l’université des monstres, Sully et Bob sont tous deux inscrits au Département de la peur pour devenir «terreurs d’élite». Le premier est un gentil branleur comptant sur son charisme naturel pour décrocher son diplôme ; le second, bosseur acharné, est humilié par ses camarades les plus gouailleurs (et par la directrice, ridiculisée en français par la voix affectée de Catherine Deneuve). Bob Razowski construit sa revanche en rassemblant une équipe de losers néanmoins prêts à en découdre.
Mais comme cette passionnante intrigue ne suffira pas à captiver le spectateur de plus de 7 ans, le film s’emploie à lui faire subir courses-poursuites, entartages, chutes et autres gags slapstick aussi bon marché que lessivants. Dans la même interview, Dan Scanlon cite Tex Avery comme sa «référence absolue». S'inspirer de Monstres & Cie aurait été plus judicieux.