Pour commencer, je n'ai rien à dire de plus sur ce film que ce qui en a déjà été dit.
Ce texte ne sert donc à rien si ce n'est me faire plaisir.
Mais comme il me tient à coeur, je vais vous en parler quand même en racontant une séance de rigolade, ma relation particulière à ce film.
"Monty Python : Sacré Graal", a été mon premier DVD.
Je m'explique :
Nous sommes à Noël et mon père a la bonne (voire excellente) idée de m'offrir un objet fantastique qui s'appelle lecteur DVD. Chouette ! Mais comme c'est mon père et qu'il me veut du mal, il ne pense pas qu'il faut lui donner à manger des galettes pour que l'engin offre le maximum de ses capacités.
Comme je suis une adolescente fauchée, je ne peux pas m'en offrir moi-même et me voilà réduite à attendre les gestes de pitié des bonnes âmes qui constituent mon entourage.
Le hasard a fait que j'ai eu un vidéoclub en dessous ou presque de là où j'habitais.
Chaque semaine, nous prenons l'habitude avec une amie de louer ce fascinant objet circulaire et plat qui sert de nourriture au cadeau paternel. Il faut bien s'en occuper bon sang !
MAGIQUE !
Quelques mois plus tard, voilà que je fête mes "un an de plus".
Et là ?! Joie, bonheur et liesse partout autour de moi : mes copines m'offrent un assortiment de nourriture pour lecteur.
Je les soupçonne de vouloir profiter de l'objet à nourrir pour squatter mon canapé tueur. :o
Ce ne seront pas les dernières... Mefiance !
Dans le lot, evidemment notre film culte à ma pote M. et à moi. (Quel désintérressement ces copines XD)
Nous connaissons les dialogues par coeur et impossible de lancer une réplique sans voir l'autre embrayer illico.
J'vous jure c'en est effrayant !
Fous rires complices et regards douteux de la part des observateurs !
L'expérience a d'ailleurs été tentée scientifiquement. :o
On met les deux greluches (Rawi et son amie M.) sur un canapé devant un écran diffusant les aventures de Lancelot, Arthur et Gauvin qui rencontrent le chevalier noir, ont des questionnements métaphysiques sur l'identité des hirondelles et affrontent des lapins tueurs. Elles rient avant, pendant, et après les gags en se regardant avec des sourires stupides collés aux lèvres.
A la droite du couple ovin un être humain "normal" et non contaminé par la pythonite aigüe.
Le cobaye sain regarde plus le duo atteint au dernier stade que le film pour lequel elle n'éprouve pas un grand intérêt. Le spectacle sur le canapé est visiblement plus intéressant.
Depuis que j'ai lu dans ses yeux un sentiment de pitié et de satisfaction supérieure mélangées, je me suis interdit de montrer ce film à quiconque ne le connait pas en ma présence.
Il reste un plaisir solitaire ou un fou rire que je partage encore régulièrement avec M. (toujours elle) en cas de blues ou d'envie pressante mais plus avec les non initiés.
D'ailleurs, j'ai vécu un GRAND moment de panique. Je suis en train de reagrder le film une énième fois quand l'image bloque en pleine animation fabriquée par mon Terrychou Gilliamounet.
Angoisse ! Je remets le chapitre précédent pour reprendre le train en marche et là : bloquage de nouveau sur la même image.
Panique. Je passe le chapitre en question mais rien n'y fait. Je sors la galette et l'essuie, soupçonnant une vilaine poussière mais rien n'y fait.
PAS CELUI-LA !
Je passe un coup de fil à M pour lui faire partager ce moment terrible.
Bref, je reviens chez moi et là, je me rends compte que le problème vient du lecteur de ma maman qui est bon à jeter mais que mon précieux n'a rien.
OUF !
Je prête mon saint graal volontiers, je pousse les gens (qui savent rigoler subtilement (ou pas XD)) à le voir et à le découvrir mais c'est sans moi !
Sauf si je veux punir quelqu'un, je n'inflige pas ma présence à un novice.
Ce film accompagne mes moments de gros blues, réussit à me faire rire à chaque fois et m'aide à sourire entre les larmes.
C'est quand même un sacré remède à la morosité et rien que pour ça, il devrait être remboursé par la sécu.