Je ne suis clairement pas fan du travail de Brett Morgen. J'ai détesté son Montage of Heck que je trouvais malsain malgré une forme originale et je n'ai pas accroché plus que ça à Crossfire Hurricane que je trouvais un peu à côté de la plaque du côté des images montrées.
Pour Moonage Daydream, je me suis un peu préparé à l'avance : cette fois ce serait au cinéma et je savais que le film était vendu comme une expérience sensorielle à part, plus qu'un documentaire. C'est d'ailleurs pour ça que ceux qui voulaient un joli documentaire sur Bowie sont déçus, car on va uniquement passer par l'image et le son pour raconter Bowie. On ne va pas faire une structure de page Wikipédia avec des images d'archives mises dans leur contexte et qui s'enchaineraient logiquement, on ne prétend pas non plus révéler des choses vraiment inédites sur l'homme ou l'artiste.
En revanche, on a remasterisé toutes les images possibles et imaginables pour donner un patchwork visuellement incroyable accompagné d'une bande sonore qui l'est tout autant et avec des citations de Bowie et extraits d'interviews dans tous les sens. Et c'est tout simplement magnifique, quelle émotion de voir David Bowie sur grand écran de cette manière, de rentrer dans un autre monde pendant 2h15, et surtout se retrouver face à une ode à la vie.
C'est ce dernier point auquel je ne m'attendais absolument pas et qui fonctionne très bien dans ce film : c'est inspirant, on a envie de se bouger et de laisser une trace dans ce monde qui semble partir en cacahuète.
Je ne sais pas si le film sera aussi puissant vu sur une télé, je n'ai pas l'habitude d'accorder de l'importance à ce genre de choses mais là le fait que ce soit au cinéma apporte quelque chose d'assez fort au long-métrage pour le signaler. C'est l'une de mes meilleures séances de l'année en tout cas, même s'il y a deux-trois longueurs au milieu du film.