Depuis la première scène qui donne le tournis, avec les mouvements rotatifs de caméra autours des dealers sous le soleil de plomb de Miami, jusqu'au dernier regard du gosse sous la lune, ce film me laissera une forte impression.
Visuelle d'abord, avec cette esthétique mouvante, ses couleurs franches et ses chaleurs, mais aussi ses brises et ses teintes nocturnes. Le jeux des portraits, le nez plongé dans la glace ou la mère hystérique, renforce le triptyque chronologique d'un Chiron en transformation continuelle.
La musique est aussi forte, tant lorsqu'elle est off que dans l'univers des personnages. Pour couper la conversation par les basses puissantes ou chanter les louanges du peuple noir, la musique n'est pas un simple fond sonore, mais un outil, un langage à part entière.
L'empreinte est aussi dans les idées, dans la dureté des représentations (des autres et de soi même), de la brutalité d'une société qui, malgré des évolutions, reste peu tolérante. D'une question encore épineuse dans un milieu âpre, dur.
Mais finalement... Faut-il être dur pour être?
Who is you Chiron?