Certains évènements marquent une vie toute entière. Certaines personnes sont subies, rencontrées, il y a celles auxquelles on s'attache.
L'amour n'a ni couleur ni sexe mais on peut choisir de ne pas le vivre. Mais est-ce vraiment choisir ? ou est-ce subir ce choix ?
Le héros traine avec lui toute sa vie ce fardeau, non pas d'aimer les hommes, mais de faire le choix de ne pas vivre cet amour. Choisit-il ou subit-il ?
Se faire tabasser à l'adolescence par le gars qu'il aime bien, ça le marque à vie. Car celle-ci va changer de chemin dès lors que le héros se venge.
Les acteurs sont magnifiques, les images esthétiques. J'aime beaucoup les transitions avec la tâche de couleur au début vert puis bleu. J'aime l'emploi qui est fait du son, de la musique et du silence. Quand la mère crie sur son fils mais qu'on entend qu'une musique en fond. J'aime que l'évolution physique reflète l'évolution psychique.
Ce qui est frustrant, c'est qu'on attend du dramatique, qu'une voiture explose, que sa mère droguée soit retrouvée étouffée dans sa bave un soir à la sortie de l'école, que quelqu'un tire dans le dos d'un autre parce qu'il ne s'est pas assis du bon côté de la table. Mais on le voit pas. On sait que c'est un univers violent mais on ne nous le montre pas (à part la baston à l'école). On nous le suggère avec les pistolets. Une menace plane toujours. Mais ce n'est pas le plus important dans le film. Le plus important, à mon avis, c'est de choisir qui tu es avant qu'on te l'impose, à travers les évènements de la vie, à travers les attentes des autres.