A la fin de ses études, un jeune allemand décide de partir sur les routes, et en croisant une américaine blonde aux cheveux courts, il décide de la suivre à Ibiza. Sauf que cette dernière vient de sortir de la consommation d'héroïne, et qu'un rien peut la faire replonger.
More est le premier film réalisé par Barbet Schroeder, qui avait vingt-sept ans, et d'une originalité peu commune dans le cinéma français de l'époque. Notamment dans le fait de proposer des acteurs en grande majorité étrangers, mais aussi dans un lieu jusqu'alors inconnu, Ibiza, qui était alors un lieu de naturisme et de paradis artificiels. On est loin des soirées arrosées des décennies plus tard ; le décor, sublime, rappelle des paysages en Grèce.
Bien qu'il se veut d'une grande liberté, c'est avant tout un réquisitoire contre la drogue, ainsi que ses effets qui détruisent soi-même, mais aussi le couple formé par Klaus Grünberg et la très très très (à peu près) belle Mimsy Farmer. D'ailleurs, pour l'anecdote, c'est dans More qu'on voit pour la première fois dans un film (en partie) français un homme tout nu frontalement, donc le zizi à l'air...
Je dirais que malgré sa durée excessive, où le fait d'y croiser des hippies ne m'a pas plus botté que ça, More a quelque chose de captivant dans son histoire, car il est tel une mer qui va avaler un caillou, à savoir qu'il ne restera rien, sauf une parenthèse enchantée où on voit des jeunes expérimenter, dans tous les sens du terme (à deux ou à trois), des fumettes, se balader sur les plages dans le plus simple appareil, avec en fond l'excellente bande-son signée Pink Floyd, excusez du peu.
Mais à travers ce premier film attachant, on sent déjà une forte personnalité de la part de Barbet Schroeder, qu'il ne fera pas du cinéma comme les autres, à savoir de manière plus conventionnelle. D'ailleurs, son dernier long-métrage en date, Amnesia, se passe aussi à Ibiza, bien que le sujet soit totalement différent ; ce qui permettrait de boucler la boucle...