Un étudiant allemand,influencé par la mode du mouvement hippie qui faisait rage en cette fin des années 60,part à l'aventure en auto-stop.Il arrive à Paris où il s'éprend d'une jolie américaine qu'il rejoint ensuite à Ibiza.La jeune femme y est hébergée par un vieil allemand mystérieux avec qui elle semble avoir des relations ambigües.Notre routard découvre que sa copine est une camée.Il tente de la sortir de son addiction mais c'est finalement elle qui va l'initier aux joies de la défonce et le type devient total accro."More" est ce qu'on appelle un film mythique,ce genre de films dont on entend énormément parler et qui,le jour où on les voit,se révèlent souvent décevants.Ce n'est toutefois pas vraiment le cas de celui-ci,qui est suffisamment déroutant pour capter l'attention tout en n'étant pas assez abouti pour convaincre vraiment.L'époque et la culture hippie y sont décrites en détail.Orientalisme à tous les étages,que ce soit dans les idées philosophiques,la musique,les vêtements,les décorations intérieures, les bijoux.Il y a aussi l'amour libre et les corps dénudés.Et puis surtout,évidemment,la drogue,car il faut bien dire que c'était quand même les années schnouf.C'est d'ailleurs le sujet principal du film,qui développe à cet égard une curieuse théorie.Schroeder adopte un point de vue moralisateur qu'il prétend être celui des précurseurs du mouvement beatnik et qui affirme en substance que les drogues douces,c'est génial,et que l'héro,c'est de la merde.Pas sûr que ce soit exact quand on sait ce que Burroughs,généralement considéré comme l'inspirateur de la Beat Generation,s'est envoyé dans les veines.Toujours est-il que le film y va carrément et ne s'embarrasse pas de politiquement correct,ce qui lui vaut sans doute sa réputation sulfureuse.Vous apprendrez ainsi en le regardant tout ce qu'il faut savoir des techniques utiles à la commission d'un cambriolage,de la façon de se rouler un joint,et bien sûr,le plus important,de la manière de se faire un fix dans les règles de l'art.Pour ce qui est du personnage principal,Stefan,sa descente aux enfers laisse indifférent dans la mesure où il apparait essentiellement comme un pauvre crétin qui,par conformisme anti-conformiste,essaie de se plier à un mode de vie pour lequel il n'est visiblement pas fait,et l'interprétation du transparent Klaus Grumberg n'arrange pas les choses.Mimsy Farmer est par contre magnifique dans le rôle d'Estelle,cette fille à la fois paumée dépendante et perverse manipulatrice, évoluant constamment sur le fil du rasoir.