Un polar qui démarre fort, avec Ronet, un député qui demande de l’aide à Delon, un ami PDG après avoir tué un collègue qui lui imposait de démissionner sous peine de révéler leurs affaires de corruption. Une histoire de parlementaires, pots de vin, chantage et meurtre. On croit en quelque chose de très simple mais le film vise les entrailles de la politique avec ses machinations, complots et règlements de compte et va dès lors, aligner les rebondissements et cadavres de plus en plus gros avec des idées de mise en scène pas toujours reluisante, voire parfois à la limite du frisson de la honte – La mort de Stéphane Audran, en caméra subjective, par exemple, qui ferait sourire ou se cacher n’importe quel fan de giallo. Delon et Lautner avaient déjà tourné ensemble dans le raté Seins de glace (1974). Mort d’un pourri se rêve en Parallax view à la française, sauf que d’une, Lautner n’est pas Pakula, deux, Delon est un acteur-producteur alors trop influent pour ne pas vampiriser le projet, qui semble avoir échoué dans les mains de Lautner comme ça aurait pu échoir chez un autre. Et le film s’en ressent, il manque de personnalité, de tentatives, trop occupé qu’il est à multiplier les situations lourdingues. Le double désir de faire renaître le polar et jouer sur la corde populaire (Un casting hallucinant : Delon, Ronet, Audran donc, mais aussi Darc, Bouise, Aumont, Guiomar et même Klaus Kinski et Ornella Muti. De quoi attirer les foules et parfaire son climat de fresque opératique) crée une étrange dynamique, tour à tour inspirée (Dans sa succession de fuites) et décevante (L’amplitude du roman de Jean Laborde et l’écriture d’Audiard semblent trop fortes pour la mise en scène). Mais c’est pas mal.