Ma critique vidéo sur Mort sur le Nil
Après avoir passé un bon moment devant Le Crime de l’Orient Express, Kenneth Branagh revient pour faire une nouvelle adaptation d’enquête policière d’une autre œuvre écrite par Agatha Christie. Même si ce long-métrage n’avait pas un casting aussi impressionnant que dans le précédent opus, il était quand même assez intriguant et sa bande-annonce donnait envie de le découvrir. Est-ce que ce long-métrage a réussi à convaincre ? Déjà, sachez qu’à l’heure où cette critique sortira, je n’ai pas lu le roman d’Agatha Christie mais il est fort probable que je le lise prochainement. Et sinon, ce long-métrage est assez intéressant mais il est vrai qu’il n’est pas totalement réussi pour autant.
Et ce n’est pas la peine de le comparer avec la version de 1978 car je n’ai pas eu l’occasion de le voir (ça se fera sûrement plus tard).
Positif
Hercule Poirot (Kenneth Branagh) est un enquêteur très intelligent qui a été invité à cette cérémonie et qui est chargé de résoudre l’enquête. A travers cette enquête, on apprend à connaître un peu plus le personnage du point de vue des autres et il est vrai qu’on se rend compte de certaines choses en le regardant. Mais bon, malgré ce que certains pensent de lui, ça reste un homme très intelligent dont on comprend la personnalité et le fait qu’il essaye de souvent rester seul quand on apprend à connaître son passé.
Linnet (Gal Gadot) est une femme très réputée et très riche qui est tombée amoureuse de Simon mais qui enviait beaucoup de personnes à cause de sa fortune. C’est une femme ravissante qui a juste voulu vivre heureuse avec le seul homme qu’elle ait jamais aimé et malgré qu’elle ait peur de Jacqueline alors qu’elles étaient très amies. C’est une femme réellement attachante dans sa personnalité et on comprend pourquoi elle était aussi enviée par beaucoup de personnes, elle a tout pour plaire.
Simon (Armie Hammer) est un homme dans une bonne situation qui était avec Jacqueline et a fini par avoir un coup de foudre immense pour Linnet au point de l’épouser. C’est un homme qui cherche juste à être heureux avec la femme qu’il aime et on peut comprendre pourquoi en se mettant à sa place.
Jacqueline (Emma Mackey) est l’ancienne petite-amie de Simon et elle cherche à le récupérer en les suivant et en étant persuadée que celui-ci l’aime encore. C’est une femme très belle et déterminée à rester près de l’homme qu’elle aime encore malgré la rupture. On peut la comprendre en se mettant à sa place, vu à quel point on l’a vu amoureuse, il est compréhensible qu’elle agisse ainsi et qu’elle en veuille autant à son ancienne amie proche de le lui avoir voler.
Bouc (Tom Bateman) est un ami d’Hercule Poirot qui l’a invité à les rejoindre et qui est assez sympathique dans sa personnalité. Le fait qu’il veuille aider dans l’enquête en faisant un peu le Watson de l’enquête (malgré qu’il n’aide pas beaucoup) est une idée intéressante aussi, ça le rend plus attachant dans son envie d’aider à résoudre l’enquête ou être le plus près de l’enquête pour s’innocenter encore plus.
Euphemia Bouc (Annette Bening) est la mère de Bouc, c’est une femme surprotectrice qui refuse que son fils soit avec Rosalie. Elle n’est pas forcément attachante mais c’est une mère qui surprotège son enfant parce qu’elle n’a plus que lui, on peut comprendre qu’elle agisse ainsi avec lui.
Louise Bourget (Rose Leslie) est la femme à tout faire de Linnet et, malgré qu’elle enviait beaucoup la fortune de celle-ci, elle a toujours été présente pour elle et Simon lorsque cela était nécessaire. Une femme assez attachante et dont on peut comprendre l’envie de fortune quand on voit son métier.
Salome (Sophie Okonedo) est une chanteuse très talentueuse qui a été invitée sur le bateau afin de chanter et de profiter du voyage. Une femme très douée en chant et très intriguante qu’on retient surtout pour être la love interest d’Hercule Poirot. Mais bon, son coté mystérieux donne du charme au personnage.
Rosalie (Letitia Wright) est la nièce de Salomé et une amie proche de Linnet qui cherche à la protéger. Il n’y a pas grand-chose à dire sur elle à part qu’elle est attachante, qu’elle est là pour son amie et que son amour pour Bouc est assez mignon.
Andrew (Ali Fazal) est le cousin de Linnet et personne ne semble lui faire confiance en dehors d’elle. Étant donné qu’on le connaît très peu, il est normal qu’on se pose des questions sur lui et qu’on ne lui fasse pas confiance.
Le seul personnage qui donne réellement l’impression d’évoluer ici, c’est Hercule Poirot. En vrai, on a quelques personnages secondaires qui ont évolué et qui savent ce qu’ils vont faire après cette enquête mais Hercule Poirot a l’évolution la plus intéressante par rapport à la manière dont les autres le voient. A tel point qu’il va essayer de changer les choses pour une certaine personne. Franchement, c’est une évolution assez intéressante.
Lors d’un voyage en bateau censé fêter la lune de miel de Linnet et Simon Doyle fraîchement mariés, celle-ci se fait tuée. Hercule Poirot est alors chargé de retrouver le coupable qui se trouve sur ce bateau. Qui a tué Linnet ? Hercule Poirot arrivera t-il à résoudre cette enquête ? Honnêtement, c’est une histoire d’enquête assez simple mais intriguante et qui donne envie de savoir comment elle va se terminer.
Mine de rien, l’intrigue est assez bien menée dans ce long-métrage. A chaque fois qu’on pense avoir un coupable, on se demande qui ça pourrait être et qui est réellement responsable du meurtre de Linnet. En tout cas, on peut dire que l’intrigue a été bien menée pour qu’on suspecte tout le monde (sans faire comme le précédent opus).
La retranscription dans les années 30 est assez bien faite. C’est un détail mais on a vraiment l’impression d’avoir une bonne retranscription avec les costumes et les décors qu’on voit dans ce long-métrage. Vu que l’œuvre originale a été publiée en novembre 1937 (et en 1945 en France), on peut se dire que la retranscription est assez bonne.
La majorité des musiques de ce long-métrage sont des musiques d’assez bonne qualité. En effet, les musiques sont réellement de bonne qualité tout en fonctionnant bien avec ce qui se passe à l’image. Certaines musiques sont plus marquantes que d’autres mais la majorité des musiques sont bonnes et ça s’entend bien.
En terme de symbolisme, on peut dire qu’il y a des éléments assez intéressants. Il y a ce que représente Jacqueline pour Linnet, Linnet et Jacqueline pour Simon ou encore Bouc pour Hercule Poirot (ainsi que sa fameuse moustache). Ce sont des éléments de symbolisme assez intéressants à suivre dans ce long-métrage.
La fin peut sembler un peu étrange mais elle est cohérente avec la manière dont certains personnages ont vu Hercule Poirot ainsi que son passé. A travers cette fin, on a l’impression qu’Hercule Poirot essaye d’évoluer d’une certaine façon, ce qui est une bonne chose vu ce qu’il a traversé.
On peut dire que l’inattendu de ce long-métrage a fonctionné. En effet, la majorité de ce qui se passe dans ce long-métrage est assez inattendu et fonctionne bien. Tout comme la révélation de qui est le meurtrier qui était bien jouée avec la déduction d’Hercule Poirot.
En terme de tension, il faut admettre qu’il est efficace. On pourrait croire qu’il n’y a plus de tension maintenant que Linnet est morte mais on se trompe. En vérité, cette tension est efficace en nous montrant qu’aucun passager n’est réellement à l’abri.
Le jeu d’acteur est réellement efficace dans l’ensemble. En effet, la majorité des acteurs sont investis dans ce long-métrage et ça se ressent. Tous les acteurs et actrices s’investissent dans ce long-métrage comme il se doit.
Les décors sont très jolis. Il y a des décors auxquels on fait plus attention que d’autres mais ce sont réellement des décors magnifiques à découvrir, surtout le temple égyptien que nos personnages visitent.
Mine de rien, la mise en scène n’est peut-être pas parfaite mais elle a de réelles idées dans certaines séquences. Sincèrement, on sent que la mise en scène de ce long-métrage a été très travaillée.
Les costumes de ce long-métrage sont de bonne qualité. Que ce soient par rapport à l’époque ou le fait que ça définisse les personnages, nous sommes face à des costumes de très bonne qualité.
Négatif
Quand on met un peu de sensualité dans son long-métrage, par la danse qui devient un peu sexualisée ou autre, pourquoi pas. Cependant, ici on ne parle pas de sensualité mais d’entraînement à un film X. Sincèrement, on peut comprendre que certains personnages aient très envie de le faire, mais pas besoin de simuler la pénétration (et plusieurs fois en plus). On peut mettre de la sensualité pour comprendre la tension sexuelle que les personnages ressentent mais là ce n’est plus de la sensualité à ce niveau-là.
Mine de rien, le casting de ce long-métrage est beaucoup moins impressionnant que dans Le Crime de l’Orient Express. Dans le précédent, on a Michelle Pfeiffer, Johnny Depp, Daisy Ridley, Peneloppe Cruz… Dans ce nouveau long-métrage, on a Gal Gadot et Emma Mackey. Attention, ce n’est pas que le casting est mauvais, c’est juste qu’il est moins impressionnant parce que ce sont surtout des têtes moins connus que les précédents, ce qui est regrettable mais pas une mauvaise chose.
L’introduction n’est pas mauvaise mais elle ne donne pas l’impression de suivre une enquête policière. Cette introduction est juste là pour justifier pourquoi Hercule Poirot porte une moustache de ce genre. Peut-être que la scène d’après dans le bar aurait mieux fonctionné si elle avait été la scène d’introduction et que la scène d’introduction aurait été en flash-back quand Hercule Poirot s’intéresse de près à Salomé Otterbourne.
Non pas que les personnages sont mauvais mais certains sont oubliables et un peu trop vite expédiés. Si on prend la marraine de Linnet, le dr Windlesham ou encore Andrew, ils ne sont pas très développés par rapport au reste de l’histoire, ce qui est un peu regrettable. Il est vrai que c’est difficile de donner de l’importance à tous les suspects de cette enquête mais ce n’est pas impossible.
Sachant que l’histoire démarre par un meurtre sur un bateau, sachez qu’il vous faudra attendre au moins une heure afin que l’histoire démarre. Attention, il est normal qu’il y ait des scènes d’exposition pour apprendre à connaître les personnages (et nous attacher à certains d’entre eux) mais le point clé de l’histoire met beaucoup trop de temps à démarrer dans ce long-métrage.
Certaines scènes ont un fond vert beaucoup trop visible. Prenons le moment où Hercule Poirot rejoint Bouc et qu’il rencontre la mère de celui-ci, on a un fond vert ignoble qui se voit beaucoup trop. On a presque l’impression qu’il s’agit d’un arrière-plan qu’on met le temps d’une photo de famille. C’est un détail mais, pour 2022, le fond vert ne doit pas se voir autant.
Pourquoi la photographie du passé, et même des flash-backs, est assez étrange. On comprend ce que Kenneth a voulu faire à travers ce choix mais cette photographie est assez perturbante. Peut-être que la photographie de ces moments auraient dû être un petit peu plus soignée.
Est-ce que la relation entre Linnet et Simon était prévisible ? Oui. Même sans avoir vu la bande-annonce, dès qu’on voit leurs regards se croiser, on devine très rapidement qu’ils vont se mettre ensemble. C’est un détail mais ça reste assez prévisible, ils ne se sont pas cachés.
C’est un détail mais l’émotion n’est pas excellente. Certes, on est surpris du / des meurtre(s) qui ont eu lieu mais ça ne provoque pas autre chose que de la surprise. On est pas forcément triste de voir tel ou tel personnage mourir ou risquer de mourir, c’est regrettable.
Les effets spéciaux sont rares mais ils ne sont pas de très bonne qualité dans ce long-métrage. Regardez le flash-back sur ce qu’est devenu le foulard et vous verrez que les effets spéciaux ne sont pas de très bonne qualité, malheureusement.
!!! PARTIE SPOIL !!!
Donc, les coupables étaient Simon qui a tué Linnet pour avoir sa fortune et les deux autres meurtres qui ont été commis par Jacqueline. Ils étaient complices et ils avaient prévu de partir avec l’argent de Linnet pour continuer à vivre leur amour ensemble. Comme quoi c’était vrai, l’amour est plus fort que tout. Et comme ils avaient besoin d’argent, quoi de mieux que de faire en sorte que Linnet, très bien connue par Jacqueline, tombe amoureuse du petit-ami de celle-ci afin qu’ils aient tous les deux son argent quand elle serait morte ? En plus, ça a été très bien prémédité parce qu’on se demandait qui aurait pu faire le coup alors que Simon avait été blessé et Jacqueline sous le choc d’avoir tirée sur lui. Et l’incident de la pierre était juste Andrew qui a failli les tuer parce qu’il était jaloux que Simon soit avec Linnet.
A la fin, nous voyons Hercule Poirot qui retourne au club du début pour revoir Salomé chanter alors que celui-ci s’est rasé la moustache et montre ses cicatrices. Sachant qu’il a perdu Catherine parce qu’elle ne supportait pas le visage avec des cicatrices aussi grandes d’Hercule, c’est compréhensible qu’il ait agit ainsi. Salomé est une femme qui lui fait un effet qu’il n’a pas ressenti depuis des années et, malgré qu’elle ait vu sous le jour d’un homme égoïste et sûr de lui, il vient la revoir rasé pour lui montrer qu’il est prêt à ne plus se cacher derrière un masque pour elle, à lui montrer son vrai visage couvert de cicatrices. Franchement, c’est une fin qui fait évoluer Hercule Poirot d’une manière intéressante.
Voir Hercule Poirot qui est assez maniaque et refuse d’avoir 7 pâtisseries mais 6 est un détail assez intéressant. En vérité, la majorité des enquêteurs les plus intelligents qu’on connaît (L de Death Note, Sherlock Holmes…) ont toujours eu des tocs ou des manières un peu bizarres qui font qu’ils sont renfermés sur eux-mêmes et très différents des autres (avec très peu d’amis). C’est un petit peu bizarre de voir ça avec Hercule Poirot mais je veux bien y croire ici.
En vérité, Linnet n’est pas la seule victime du bateau à se faire tuée. Plus tard, on découvre que c’est Louise Bourget qui s’est faite assassinée parce qu’elle savait qui avait tué Linnet. Encore plus tard, c’est Bouc qui se fait tué alors qu’il allait révéler le nom du meurtrier et de son complice. Le fait d’avoir mis plusieurs meurtres est une bonne idée car ça nous fait nous demander si d’autres personnes ne sont pas au courant et risquent de se faire tués.
Apparemment, la marraine de Linnet, Marie, et sa dame de compagnie, madame Bowers, sont en couple ensemble mais le cachent ? J’ignore si c’est le cas dans le roman mais pourquoi pas. Ça expliquerait pourquoi elles sont toujours ensemble et pourquoi elles se cachent des autres, sauf à la fin où elles quittent le bateau en se tenant la main. C’est un détail mais avoir mis un couple LGBT dans ce long-métrage est inattendu et fonctionne.
A la base, Hercule Poirot n’était pas là pour veiller sur Linnet et résoudre son crime, il devait surveiller Rosalie et voir si c’était une femme convenable pour Bouc et sa mère (qui l’a payé pour ça). C’est cruel de le voir trahir un ami comme ça mais bon, comme il est assez solitaire en général, ça peut se comprendre. Il y a même des moments où on se demande si il voit Bouc comme un véritable ami.
Au final, c’est un long-métrage assez intéressant à découvrir malgré qu’il ne soit pas excellent. Comme pour Le Crime de l’Orient-Express, Kenneth Branagh propose quelque chose qui ne brille pas mais qui arrivera à satisfaire les curieux sans nous proposer un chef d’œuvre. On a une mise en scène plutôt pas mal, un jeu d’acteur investi, une histoire intéressante et une intrigue bien menée. Après, il est vrai que la « sensualité » (si on peut l’appeler comme ça ici) est exagérée, que les effets spéciaux ne sont pas géniaux, que certains personnages secondaires ne sont pas assez développés par rapport à d’autres et que l’introduction nous sort déjà du film. Malgré ses défauts, ça reste un long-métrage appréciable pour les fans de films policiers. Pour ma part, j’ai passé un bon moment malgré les défauts et je ne regrette pas d’avoir pu le voir au cinéma, même si c’est regrettable qu’il ne soit sorti que maintenant alors qu’il devait sortir en 2019 en Amérique. Il a été décalé trop de fois malgré que l’attente ne fut pas grande.