Pas convaincu pour un sou par cette nouvelle mouture des enquêtes du plus grand des détectives.
Déjà, les décors ont beau être jolis, y a bien trop de CGI et saturation pour "faire vrai" ; on se croirait dans un jeu vidéo et niveau immersion, c'est 0.
Le jeu d'acteur était souvent poussif (et à la limite du nanardesque parfois, mais sans le charme kitch et désuet des anciennes versions).
Et puis surtout, je n'accroche pas, mais alors pas du tout (du tout du tout) à l'interprétation Kenneth Branagh dans le rôle titre...
Autant je suis fan de Peter Ustinov et de David Suchet, chacun dans leur genre, autant là, non, erreur de casting, tes calculs sont pas bon Kevin...
Déjà, il a pas le physique, il est bien trop "sportif" (la scène de poursuite sur le bateau où il balance le couteau sur l'assassin?!!?), bien trop nerveux, bien trop sentimental...
Et puis bon, on lui rajoute un copain qui meurt pour nous balancer de la séquence émotion un peu inutile et gênante...
Sans compter l'ouverture 14-18 qui m'a fait m'interroger sur l'éventualité de m'être trompé de salle...
Autre point, trop de mise en scène autour du triangle amoureux, ce qui vend pas mal la mèche. Dans le vieux film, la mise en scène sobre et sans artifice mettait tous les protagonistes plus ou moins à égalité (au moins formelle), ce qui permettait de brouiller les pistes. Mais là, comme d'une part le triangle amoureux est le seul (hors Poirot himself bien sûr) à bénéficier d'effets de style de la part de la caméra, les autres suspects étant réduit à l'état de papier peint, et d'autre part, la plupart des suspects potentiels étant "inclusifs", on ne les soupçonne pas et on trouve à mon avis la solution très vite.
D'ailleurs, le côté "inclusif/woke" était (une fois de plus) complètement raté ;
plutôt que de foutre gratuitement des black et des lesbiennes dans des rôles de second plan pour faire politiquement correct, il aurait été tellement plus intéressant, vu le type d'histoire et le support choisi, de se diriger vers une critique de l'Impérialisme Britannique et du racisme colonial décomplexé (qui, ne nous mentons pas, est malheureusement très présent dans les romans de Christie) des occidentaux vis à vis de... je ne sais pas moi... au hasard, des autochtones d'Egypte?.... Faire un truc à la fois social et anti-colonial... Mais non, bien sûr que non, pas une seule seconde. Et ce pour 2 raisons principales :
D'une part cela demanderait du talent et du travail d'adaptation, là où la méthode employée est à la porté d'un enfant de 3 ans.
D'autre part et c'est sans doute le plus intéressant, parce que le gratin d'Hollywood ne risque pas de dénoncer trop fort le mépris de classe et le racisme néo-coloniale des riches occidentaux en voyage, vu qu'il doit sacrément baigner dedans quand il part lui même en croisière mondaine....
Bref, comme souvent avec Hollywood, du "gauchisme" (au sens Léninien du terme) hypocrite et superficiel de Grands Bourgeois qui voudraient s'acheter à peu de frais une conscience politique, superbement illustré par la délicieuse phrase du film : "Oui, le caviar me manque, mais mes gentils employés me manquent encore plus..."
Bref, pas folichon, même si l'aspect polar reste plaisant.... Mais je conseille aux amateur de plutôt se reporter sur la version de 1978, bien plus plaisante et bien moins prétentieuse.