Première réaction en sortant de la salle : What the fuck ? Qu'ai-je vu ?
On assiste à un bordel sans nom qui pourtant semble calé au millimètre... Et effectivement, après le visionnage de quelques interviews, tout devient limpide (même trop pour donner au film un statut durable d'oeuvre mystique).
Cependant, sans cette explication a posteriori, Mother se vit comme une expérience extrêmement déroutante, à laquelle chacun réagit différemment. Ceux qui auront réussi à entrer dans le film et à s'accrocher malgré une absurdité de l'action assez inédite, seront poussés à la réflexion et à l'interprétation, ce qui, finalement, est plutôt agréable.
Car malgré un scénario qui semble défier toute logique (il y a une bonne grosse demi-heure, en particulier, où on ne cherche même plus à comprendre), on ressent dès le début du film une logique sous-jacente. Il devient vite clair que Mother a un propos, mais qu'il ne nous sera pas livré sur un plateau...
Si l'on reste tant happé par ce film, c'est aussi grâce à un travail technique de très grande qualité, notamment au niveau du son, et au jeu d'acteurs aux petits oignons de Lawrence et Bardem. En quelques scènes, nous voilà vivant dans cette maison labyrinthique, côtoyant cet homme effrayant par sa non-responsabilité, ressentant la douleur de cette femme détruite à petit feu...
C'est ce qui fera, au final, la qualité principale de ce film qui dure quand même plus de 2h. Un mélange de Black Swan et The Fountain plutôt réussi, donc.