Mourir peut attendre : Un dernier tour en Aston Martin [Critique par Frames]

Près de 6 ans après la sortie de Spectre, le nouveau film de la saga James Bond est enfin sur nos écrans depuis plusieurs semaines. Décalée à plusieurs reprises, sa sortie aura été particulièrement attendue si bien que l’on pouvait se demander si ce long-métrage de Cary Joji Fukunaga allait vraiment voir le jour.

L’intrigue prend place au cœur de la belle Italie où nous retrouvons James Bond et sa belle Madeleine Swann au volant de sa légendaire Aston Martin, profitant tous les deux de la retraite que s’est offerte l’ancien agent du MI6. Mais cette atmosphère romantique prend brusquement fin lorsque James découvre que sa compagne lui cache encore bien des secrets en lien notamment avec l’organisation Spectre. Double zéro sept décide alors de se cacher en Jamaïque, loin de ses problèmes et bien déterminé à mener une vie tranquille. C’est alors que l'agent de la CIA Felix Leiter fait son apparition pour lui demander son aide. Ce dernier va alors lui demander de retrouver un scientifique qui a été kidnappé dans les laboratoires secrets du MI6. La mission prendra cependant une tout autre tournure lorsqu’elle conduira notre agent de nouveau en service sur la piste d'un méchant possédant une nouvelle technologie particulièrement dangereuse. Un jeu de cache-cache s’engage alors entre cet individu en quête de destruction et James Bond, transportant le spectateur dans les souvenirs enfouis les plus sombres des protagonistes et le poussant ainsi à mener une réflexion autour de l’utilisation de la technologie comme arme de destruction massive.

Après les films Skyfall et Spectre réalisés par Sam Mendes, c’est au tour du réalisateur Cary Joji Fukunaga de prendre la relève et de nous offrir un nouvel épisode mouvementé de la série James Bond. Marquant un point de rupture avec le « sérieux absolu » des autres films James Bond, Cary Joji Fukunaga nous révèle ainsi à l’écran un personnage un poil plus ironique que d’habitude, sans pour autant que cela ne déteigne sur la crédibilité du personnage. De la scène d’introduction jusqu’à la conclusion du film, Cary Joji Fukunaga nous laisse penser que la franchise est bien de retour après 6 ans d’absence. En effet, c’est sans trop de difficulté que nous retrouvons les principaux éléments d’un James Bond classique : des démarrages en trombes en Aston Martin, des poursuites effrénées, un James Bond bulletproof, des gadgets aux allures futuristes, des énormes bases et un grand méchant accompagné de son scientifique fou.

En plus de nous offrir ces petits plaisirs, Cary Joji Fukunaga ne manque pas également de nous faire quelques surprises notamment avec l’envoutante scène du générique accompagnée de la voix de Billie Eilish, ou encore avec la courte apparition de la talentueuse Ana de Armas en apprentie espionne. Il ne faut donc pas beaucoup de temps au spectateur pour comprendre que la réalisation a bel et bien changé, de même pour la composition de la bande originale qui est désormais aux mains du grand Hans Zimmer.

Même si ce nouvel opus est déjà rempli de scènes plus divertissantes les unes que les autres, sa plus grande contrainte est sans doute celle de garder le spectateur éveillé tout au long de la séance (2h43). En effet, entre deux séquences totalement différentes, il peut arriver que le spectateur perde sa concentration et prenne ainsi le risque de rater un élément essentiel du film. Hormis sa durée, le choix de faire réapparaître d’anciens personnages (Ernst Stravo Blofeld, Felix Leiter) et d’en introduire de nouveaux (Nomi, Paloma, Primo) crée un ensemble de second rôles tellement important que nous pourrions avoir l’impression que cela fait de l’ombre au personnage de Daniel Craig, donnant ainsi au film une petite allure de Mission : Impossible.

No time to Die reste tout de même un film à ne pas manquer tant il est le cinquième et dernier film où nous voyons Daniel Craig interpréter fidèlement l’agent double zéro sept. Avec l’annonce de son remplacement, ce dernier ne manquera pas de finir son règne en beauté à travers cette dernière prestation assez réussie. Et même si nous ne connaissons pas encore le nom de l’acteur ou de l’actrice qui le remplacera, une chose est sûre, celui ou celle qui acceptera ce rôle devra avoir les épaules suffisamment solides pour pouvoir endosser un tel héritage et répondre au besoin des fans de revoir cet agent indestructible perforer l’écran avec son pistolet.