Inspiré d'une histoire vraie et réalisé par un ancien policier, le polar d'Olivier Marchal présente des gages d'authenticité et de rigueur...mais il fait pourtant très scénario de cinéma, avec flics de cinéma assortis. D'autant, et parce que, Marchal a l'ambition -pour ne pas dire la prétention, au regard du résultat mitigé- de réaliser un exercice de style très noir.
L'histoire est celle du commandant de police Schneider (D.Auteuil), alcoolique anéanti par un drame personnel, enquêtant sur une série de meurtres sordides en dépit que sa hiérarchie l'a dessaisi de l'affaire, en dépit aussi de rivalités policières, thème récurrent du réalisateur.
L'intrigue est en définitive assez commune et anecdotique, presque reléguée au second plan par la prépondérance de la mise en scène, et on peut y trouver éventuellement un intérêt mineur lorsqu'elle s'éloigne des artifices de la réalisation. Car Marchal en fait trop, dans le style et l'esprit, dans le sordide et la désespérance, complaisants et maladroits par manque de maitrise et d'une réelle singularité. Son mélodrame policier sombre dans un maniérisme parfois grotesque qui semble surtout inspiré par le cinéma des autres et qui, par conséquent, reproduit des clichés, des séquences impersonnelles. Ses comédiens sont uniformément dans l'affliction et c'est pénible autant qu'agaçant.