Mr. Nobody me laisse un sentiment un peu mitigé. L'étude sur l'enfance (Nemo à 9 ans) et sur l'adolescence (Nemo à 15 ans), ainsi que les conséquences des choix que l'on prend à cet âge charnière que représente l'adolescence, m'ont réellement passionné. On s'identifie tellement bien au Nemo de 15 ans, c'est la grande réussite du film.
Les différentes bifurcations du scénario sont parfaitement maîtrisées d'un point de vue émotionnel et narratif. Et puis l'imagerie du réalisateur Jaco van Dormael permet une mise en scène inventive et certains plans sont sacrements ingénieux. Par contre, je suis largement moins convaincu par les passages sur Mars avec un Nemo mi-âgé, le film n'a clairement pas les moyens de ses ambitions et ça se vérifie encore plus dans la partie ville futuriste. Le film pouvait clairement se passer de tous ces passages avec Nemo mi-âgé et très âgé, le message n'étant pas clair (limite prétentieux) et on s'éloigne du propos initiale du film.
Pour moi, Mr Nobody c'est surtout et avant tout ce gamin de 9 ans, qui n'arrive pas à faire un choix entre sa mère et son père au quai de la gare et les conséquences de son choix, qui inévitablement entraîneront encore plus de choix comme un entonnoir inversé et donc 1000 vie différentes dont il a la capacité de vivre en même temps.
Mention Spéciale à Juno Temple, on comprend pourquoi le jeune Nemo de 15 ans craque pour elle. Toutes les scènes sur l'adolescence sont clairement les plus réussies du film et la jeune actrice n'est pas étrangère à cette réussite. Le film doit aussi beaucoup à Jared Leto qui incarne à la perfection les différentes versions de Nemo adulte.
Bref, Mr Nobody est un film qui donne à réfléchir ... que se serait-il passé si j'avais pris cette décision plutôt qu'une autre, à ce moment crucial de ma vie ? Jaco van Dormael essaye d'y répondre, sans éviter certaines maladresses, mais au moins il tente d'y répondre.