Christian Wolff est comptable. Mais il est également autiste, spécialiste de toutes les armes à feu, militaire décoré, fait du Pencak Silat mieux que personne, aime l’art, les rouleaux à pâtisserie et le métal.
Vu ses compétences, nul doute qu’il aime à proposer ses services à toutes sortes d’organisations terroristes et de traffic de drogue, pour qui il gère la comptabilité, avant de les trahir en dénonçant leurs activités à Raymond King, agent du trésor à deux doigts de la retraite.
Et alors que Mr Wolff décide de s’atteler à un contrat plus « legit » afin de faire profil bas, il met à jour les complots de Living Robotics, entreprise dont un haut membre détourne des millions avant de les réinjecter dans les comptes de l’entreprise pour….. Enfin c’est pas grave, on l’engage pour faire un job, on le vire quand il le fait avant de le prendre pour cible, lui et sa nouvelle copine, sans savoir que Mr Wolff est aussi balèze avec un gun qu’avec une calculette.
Il est difficile de comprendre ce qui pourrait ne pas fonctionner dans The Accountant. Casting 5 étoiles, réalisateur compétent, budget moyen, souvent synonyme de liberté artistique, pitch aguicheur, tout est réuni pour proposer un bon film d’action old school.
Mais tout sonne faux, du script anémique aux dialogues sur-explicatifs ruinant le rythme du film, en passant par l’interprétation ultra fade de la majorité du cast et à cette ambition d’amorcer une nouvelle franchise au détriment de l’envie du spectateur à en avoir pour son argent, la sauce ne prend jamais.
Comment ne pas voir en Ben Affleck une vulgaire copie de son pote Matt Damon dans les géniaux Jason Bourne, avec une touche de John Wick dans le genre tueur mutique bulletproof à la one-man-army.
Anna Kendrick dans le rôle d’Anna Kendrick est inutile, JK Simmons se débat avec un rôle dispensable tout comme la sous intrigue qu’il occupe, et le génial Jeffrey Tambor réduit à un vulgaire Caméo et Jon Bernthal à une imitation cheap de Robert De Niro.
Des scènes d’action correctement shootées viennent sauver l’ensemble du naufrage total (merci Gareth Evans d’avoir démocratisé le Silat avec The Raid), mais même si Gavin O’Connor est un bon artisan, il ne parvient pas à redresser la barre d’un film molasson et diablement générique.
Et ce twist final à base de révélations familiales que l’on sent venir à 10 kilomètres est vraiment le clou du cercueil d’une franchise que l’on espère morte-née, et c’est bien dommage.