Au début de la guerre, une famille va s'établir dans une ferme du Mississippi à proximité d'une autre famille, de couleur noire. Ils vont être liés non seulement pour le travail d'agriculture, mais aussi parce que un des enfants de chaque côté est parti en Europe sur le front. Une fois que les deux jeunes hommes vont revenir, ils vont être confrontés au racisme et à la ségrégation qui faisaient rage.
Depuis sa sortie en 2017, j'étais passé à côté de ce film, jusqu'à l'annonce de Criterion de le sortir en édition physique [pour 2024], ce qui est assez rare quand on parle de Netflix. Studio qui a d'ailleurs acheté Mudbound à prix d'or lors de sa présentation à Sundance 2017, preuve d'un certain intérêt. Et je dois dire que j'ai été très agréablement surpris, car loin d'être en pente descendante, c'est une histoire qui monte en puissance, car au départ, elle parle de la vie deux familles, l'une blanche et l'autre noire, mais dans la seconde moitié, elle va se recentrer sur le retour à la vie civile des deux soldats, joués par les excellents Garrett Hedlund et Jason Mitchell, dont le sujet est au fond plus rare qu'il n'y parait. Celui de deux hommes qui, au fond, auraient préféré rester faire la guerre, pas pour les batailles en elle-mêmes car ils gardent des traumatismes, mais parce que là, ils se sentaient vivants. Aussi bien pour l'un, que pour l'autre qu'on ne rejetait plus pour sa couleur de peau, et dont le retour sur ses terres natales va être un brutal retour à la réalité avec une dernière partie assez dure. Pour une fois, j'avoue que la durée de 2H15 est même trop courte, car il est quasiment question de l'ordre d'une épopée, parlant de plusieurs personnages, dont Jonathan Banks qui joue le père de famille (de Jason Clarke et Hedlund) qu'on a envie de tuer tellement ses pensées racistes et xénophobes sortent de sa peau. Ainsi que le rôle touchant de Mary J.Bleige, que je ne connaissais que par la chanson, qui joue une mère de famille très touchante, qui est gros la conscience de cette histoire qui, malgré les horreurs vues et vécues, continuera à prôner l'amour.
Le tout dans une image dorée, un peu carte postale, dans des moyens assez modestes, mais porté par l'excellence de l'interprétation et par le message qui se veut moins manichéen que prévu.