C’est l’histoire d’un rappeur vivant à New-York, Zed [joué par Riz AHMED, britannique d’origine pakistanaise, acteur depuis 2006, notamment dans « Four lions » (2010) de Chris Morris mais aussi chanteur de rap sous le nom de Riz MC et ayant participé à l’écriture du scénario avec le réalisateur] dont la tournée est compromise pour des raisons de santé. Le sujet [lutte contre la maladie (
ici auto-immune qui affecte les muscles
) et conflit générationnel (il n’a pas vu sa famille qui vit à Londres depuis 2 ans) est conventionnel mais le ton est juste grâce à la qualité de l’interprétation de Riz Ahmed (à l’identité hybride, se qualifiant lui-même de Prince (en référence à l’empire Mogol qui a marqué l’apogée de l’Islam en Inde de 1526 à 1857) Mowgli [car appartenant aux couches populaires comme le personnage éponyme du « Livre de la jungle » (1894) de Rudyard Kipling (1865-1936)] et à la portée politique de son personnage (ses chansons ont pour thème la couleur de la peau, la place des personnes d’origine étrangère dans la société occidentale), sans oublier la confrontation avec une nouvelle génération de rappeurs, aux clips empreints de sexe et au style « bling-bling » et la solitude (
notamment après la séparation avec sa copine et la possibilité d’une stérilité suite à son traitement
). Le personnage fait penser à celui de Freddy Mercury (ex Farrhok Bulsata, natif du protectorat britannique de Zanzibar et joué brillamment par Rami Malek, dans « Bohemian Rapsody » (2018) de Bryan Singer. Ainsi qu’au chanteur de hip-hop, Abd Al Malik dans son film autobiographique « Qu’Allah bénisse la France » (2014). Seul défaut, le film aurait pu être écourté (1h30) car les scènes oniriques sont superflues.