Le meilleur Disney ? Oui, tout simplement.
Ah, vous vouliez une critique ?
Sur le fond, tout d'abord, Disney sait évidemment faire des films d'animation.
Mulan est, sauf erreur de ma part, le troisième film d'animation Disney à intégrer des images de synthèses (après Aladdin et le Roi Lion) et le premier dans lequel ce mélange fonctionne bien. OK, c'est juste une scène, mais je n'ai pas été déçu de la revoir hier (l'effet n'a pas du tout été le même la dernière fois que j'ai revu ses prédécesseurs...) ; le reste de l'animation est de qualité, on n'y trouvera pas de prise de risque, juste ce qu'on est venu chercher. C'est clair, propre. Le dessin est bon, les paysages chinois invitent aux voyages, les personnages sont caricaturaux mais c'est le genre qui veut ça. Le tout manque de génie pour atteindre la perfection, mais l'exécution ne souffre pas non plus de défaut.
On est chez Disney, et on va donc devoir subir quelques chansons... Je ne me l'explique pas complètement, mais je les aime bien. Parce qu'elles sont moins gnangnan que souvent ? Je suppose... Pas de personnages qui pleure sur son sort ou qui attend son destin ici, les chansons servent à mettre en exergue les moments clés du film, pas juste à combler... En tout cas, elles arrivent à me toucher, difficile à expliquer.
En ce qui concerne l'histoire, on est clairement dans une quête initiatique, je pense qu'on pourrait découper chaque scène de l'histoire de Mulan pour la retrouver dans les livres de Joseph Campbell (que je n'ai pas lus, je le précise), il n'y a rien de tellement original ici - ni ailleurs, chez Disney ou la plupart des producteurs de films d'animation. Les choses qui changent, in fine, c'est le ton et les protagonistes. Sur le ton, le film ne se prend pas trop au sérieux mais on n'est pas encore dans la vague (qui a plus touché DreamWorks que Disney) de films étant leur propre parodie (et Chicken Run et Shrek c'est 2000, 2001). C'est bien dans le traitement des protagonistes que ce film change radicalement du reste de la production Disney de l'époque.
Un héros féminin, qui ne subit pas le film mais en est bien le sujet. C'est elle qui choisit, qui agit, qui fait, qui décide. C'est l'héroïne, pas la victime.
C'est tout ?
Oui, c'est tout. Mais c'est aussi la première fois chez Disney, sauf erreur. C'est donc beaucoup. Pas seulement parce que je suis féministe sur les bords, mais aussi parce que ça permet d'éviter toute la guimauve mièvre qui tourne autour de ces femmes qui cherchent le grand amour. Mulan veut sauver son père, d'abord, puis ses amis, son pays, son Empereur, ensuite. L'amour ? Oui, après. Aussi bien dans l'ordre de ses priorités que dans la construction chronologique du récit.
Qui, du coup, permet de se recentrer sur l'aventure.