Mulan ou la culture asiatique vue au travers du prisme de la condescendance occidentale...
...Et, Walt Disney oblige, du prisme manichéen et ultra-grossissant que l'on réserve tout spécialement aux œuvres destinées au grand public et à nos charmantes petites têtes blondes parce que, eh bien, il faut bien construire leur éducation sur les bases saines que sont la sacralisation de la nature et du règne animal, les valeurs héroïques, égalitaristes positivistes ainsi que sur une distinction bien marquée (picturalement) entre des valeurs arbitraires de bien et de mal.
Vous l'aurez compris, le rouleau-compresseur américain a décidé d'aplatir un nouveau mythe, cette-fois-ci oriental, et il n'y sont pas allé de main morte :
Que ce soit par moult anachronismes (la muraille de chine côtoyant l'envahisseur hunnique), par l'insertion de personnages (dragon, soldat, cricket) et situations pour aligner le rythme du film sur le plan traditionnel WD : une vanne consternante toutes les deux minutes, l'amputation pure et simple du contexte et de la violence du texte original (retournant auprès de ses contemporains, reprenant son genre et sa place dans un système où les sexes sont hiérarchisés, Mulan se donne la mort sous les harcèlements lubriques de l'empereur) ou tout simplement la confusion de la symbolique culturelle asiatique avec la culture chinoise.
L'histoire de Mulan vue par Walt Disney devient, en somme, une soupe mainstream navrante pleine de bons-sentiments : plus lucratif qu'une planche à billet et plus abrutissant encore qu'un jeu vidéo en ligne.
En résumé : Ça manque de voiture et de zombies.