Mulholland Drive par FlyingMan
On cherche toujours à interpréter les œuvres de David Lynch, à en dénicher le sens, les références. A tort. Même les critiques spécialisés tombent dedans. On n'est jamais d'accord sur une œuvre de Lynch. On aime, on déteste, on crie au génie, on est frustré... Mieux vaut finalement s'en laisser pénétrer.
Considéré comme son meilleur, Mulholland Drive ne déroge pas à la règle. Lynch plonge le spectateur au-delà du thriller, dans un certain malaise. Celui de l'égaré. Il le mène en bateau, l'égare, le déconstruit, le rend confus et le pousse sur la fin à tout réinterpréter depuis le début. Frustrant ! Mulholland Drive est un labyrinthe cinématographique aux pistes sans queue ni tête. C'est est un puzzle où on se perd à tenter d'assembler les pièces, alors que chacune de ces pièces est un exercice de style en soi. Et quand on pense que tout est en place, on se demande si cela a servi à quelque chose.
Le fantasme de ce duo ultra sensuel et culte entre Naomi Watts et Laura Harring, ainsi que le virtuel, constituent l'essentiel de la trame. C'est aussi une jouissive satire de la société d'Hollywood en dénonçant tout son grotesque. Lynch pousse comme bien souvent hélas dans l'excès de l'absurdité, à en devenir gratuite et prétentieuse, juste pour se faire plaisir et rendre ici par exemple, hommage à la Nouvelle Vague française. Mais bon c'est du Lynch, on était prévenu à la base...