(What’s the Story) Morning Glory? par FlyingMan
En 1995, personne n'attendait Oasis et Oasis n'attendait personne sur le quai. Après un démarrage plus que prometteur et un single Whatever touchant un plus large public, le train des Gallaghers file à une vitesse si folle qu'ils résonnent déjà dans tous les pubs de Grande-Bretagne. C'est encore incroyable aujourd'hui de se dire qu'en 1 an et demi, Oasis s'est retrouvé sur le toit du monde, créant une véritable mania, vendant 20 millions d'albums, passant en 6 mois des petites salles à la plus grande d'Europe, pour se diriger ensuite vers le stade de Manchester City et atterrir enfin durant l'été 1996 à Knebworth pour 2 soirs qui resteront dans l'Histoire comme les concerts anglais les plus demandés ! Même la reformation pour un soir des Led Zep à l'heure de l'Internet en 2007 n'a pu battre ce record ! La Britpop a atteint le firmament. Plus rien ne sera pareil !
Mais revenons en arrière. Le cd un fois placé, résonne les célèbres accords de Wonderwall à bas volume. L'auditeur réjouis, augmente le son et voilà que le titre Hello, toutes guitares dehors, vient s'écraser dans les oreilles. Qu'on ne s'y trompe pas, s'ils avaient prévu que Wonderwall serait un tube, il était hors de question que le groupe se fasse cataloguer comme pop. Tel est le message et même s'il est vrai que Morning Glory reste l'album le plus connu du groupe mais aussi le plus pop. La rançon de la gloire je suppose. L'album est un chouia moins bon que le prédécesseur, notamment dû à ce Roll With It aux paroles stupides, qui a mal vieillit et qui s'est incliné dans la bataille face à Blur et son Country House. La guerre fut remportée cependant par Oasis avec son duo énorme de tubes que sont Wonderwall et Don't Look Back In Anger. Que peut-on dire encore à leurs sujets ? Le premier, symbole des nineties rendant son heureux compositeur quatre fois millionnaire en une semaine. Le second, véritable chant à l'unisson en concert lorsque le Chief recule de deux pas du micro, laissant 80.000 lads, binouzes en l'air, beugler "Soooo Sally can wait, she knows it too late..."
Et puis y a Some Might Say, chanson typiquement Oasis, devenue premier numéro un du groupe. She's Electric, plus léger où Liam n'aura jamais aussi bien chanté. Enfin, le titre éponyme, dédié à la glorieuse trique matinale. Les murs tremblent, les hélicos résonnent, ca va envoyer du lourd ! Liam balance ses répliques comme si il était sur un ring de boxe: "All your dreams are made
When you're chained to the mirror and the razor blade..." Bam ! Vainqueur par K.O ! Étourdi, on entend des vagues s'échouant sur une plage, nous voilà transporté à un niveau supérieur. 8 min de conclusion planante avec Champagne Supernova pour un album juste épique !
What's The Story Morning Glory représente le début de tous les excès ! Faut les comprendre les banlieusards de Manchester, ils se font inviter par le premier ministre Tony Blair, reçoivent leurs premières Rolls Royce's, leurs moindres gestes sont épiés alors que tout ce qu'ils veulent c'est baiser, boire, sniffer et se bagarrer,... Et ils ne comptent pas s'en cacher. Oasis n'a jamais été le produit d'une maison de disque ou un modèle pour les gosses, et ne le sera jamais ! C'est ainsi, ils sont honnêtes, et c'est à prendre ou à laisser !