Attention chef d’œuvre ! Mullholand drive est surement à ce jour et à jamais l'aboutissement et le sommet de l’œuvre de Lynch. Après le très classique mais non moins somptueux Elephant man, Lynch revient à un cinéma plus personnel portée par ses angoisses et tourments avec une construction narrative binaire comme il les affectionne (The Lost highway). Il s'attaque cette fois-ci à cette machine à rêves, ou plutôt à détruire les rêves, qu'est Hollywood. Le rêve de devenir actrice est celui de Betty (Naomi Watts), fraîchement débarqué de province qui rencontre Rita, une brune à l'allure de femme fatale, qui se retrouve amnésique à la suite d'un accident de voiture sur la mythique route de Mullholand drive. On savait Lynch fasciné par les routes (clip de Lykke LI linké ci-dessous), elle semble ici encore, après The Lost Highway, être une passerelle entre deux mondes filmée de manière onirique. Le film est un véritable jeu de piste, puzzle que l'on peut reconstituer qu'à la fin, au moyen d'éléments disséminés ça et là (la fameuse clé bleu). Il s'agit d'un monstre magnifique, poisseux, tentaculaire, nébuleux servit pas une mise en scène virtuose faite de travellings sinueux et de cadrages insistants. Le tout souligné par une bande son hallucinante, hallucinatoire même, angoissante et planante d'Angelo Badalamenti, compositeur fétiche de Lynch. Mulholand drive est un film dont on ne sort pas indemne.
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