Jaune macabre

Utopia est une de ces série qui tient littéralement en haleine et maintient un rythme effréné. C'est un ovni venu d'outre manche qui débarque dans le paysage des séries. Ce qui frappe en premier lieu chez Utopia c'est sa violence froide et exacerbée (certaines scènes jugées trop choquantes ont d'ailleurs été censurées dans certains pays), violence qui s'impose dès la séquence d'ouverture. Cependant malgré ce parti pris et cette immersion immédiate, on ne sait pas trop ou l'on met les pieds, l'intrigue est dévoilée et étirée tout au long de la première saison et on ignore pendant un long moment l'intention qui se cache derrière les agissements des protagonistes, certains de ceux là l'ignorant eux même. Ce qui déroute également dans Utopia ce sont les choix esthétiques de réalisation, les couleurs saturées excessivement mettent en exergue un jaune criard qui ne quitte aucun plan. L'intensité des couleurs tranche littéralement avec la violence froide incarnée notamment par le personnage de Arby, tueur de sang froid qu'aucunes émotions n'atteint. Ce dernier et son acolyte, le flegmatique et sadique Lee sont sur la piste d'un roman graphique appelé Utopia et n'hésite pas a tuer quiconque se met en travers de leur route ou ne répond pas à leur sommation. De réponse ils en attendent également une à la question prononcée sans cesse tout au long de la saison et entrecoupé par les respirations bestiale de Arby : "Where is Jessica Hyde ?"
Qui est cette Jessica Hyde ? Que contient de si précieux le manuscrit tant convoité ? La saison 1 répond partiellement à ces questions dans son dénouement et embraye sur une saison 2 moins intense, moins dense d'un point de vue narratif, tendance qui pouvait perdre un peu le spectateur dans la première saison, mais tout aussi rythmée et toujours baignée dans une bande son oppressante et cauchemardesque signé de l’excellent Cristobal Tapia De Veer.