Une avocate doit défendre son père, immigré Hongrois naturalisé Américain, de crimes contre l'humanité survenus lors de la guerre, 45 ans plus tôt.
Le film de procès est un genre en soi dans le cinéma américain, et Costa-Gavras en fait des merveilles sur quelque chose d'aussi éculé, car il interroge aussi le passé le plus sombre d'une personne, ce père remarquablement joué par Armin Mueller-Stahl, anticommuniste en diable, et dont tout a l'air contre lui, à en juger les survivants qui témoignent à la barre. Sa fille, jouée par Jessica Lange, est elle aussi excellente, car pour elle, il s'agit avant tout de défendre l'honneur de son père.
Il y a quelque chose également de passionnant, et que je n'avais jamais vu dans un film de procès, c'est que celui-ci va se déplacer en Hongrie, avec les avocats des deux parties ainsi que le juge, pour l'interrogatoire d'un témoin capital à l'article de la mort.
C'est vraiment prenant, et l'interprétation aide beaucoup, j'aurais presque hurlé au chef d'oeuvre s'il n'y avait pas deux fautes dommageables. D'une part, la présence de Michael Rooker, le fils de l'accusé, dont le rôle ne sert à rien, sauf à être le chien fou, et la dernière minute du film, qui épaissit avec un crayon épais ce qu'on a vu la scène d'avant. Bien que Costa-Gavras n'ait pas écrit Music Box (il s'agit de Joe Eszterhas, qui étonnamment vivre une histoire similaire peu de temps après la sortie du film), on reconnait là aussi son style parfois explicatif à l'excès.
Mais cela dit, par la puissance des acteurs, la mise en scène constamment en mouvement, y compris lors du procès, Music Box est un très bon film, où la vérité n'est pas celle qu'on veut croire.