On a parfois l'impression que David Hamilton s'est découvert sur le tard une vocation de cinéaste engagé, tant le "Virgin suicide turc" de Deniz Gamze Ergüven semble anesthésié et cotonneux, avec plein de jolies jeunes filles évoluant dans des décors vaporeux.
Si l'on devait raconter l'histoire du film, on y arriverait sans difficulté. Mais le vrai problème vient du fait que les quelques événements marquants qui le ponctuent et devraient en constituer les reliefs, sont amenés, traités et assimilés sans aucun sens dramatique. Ils arrivent et passent comme tout le reste sans susciter la moindre émotion.
Lisse et monolithique, Mustang avance sans que l'on puisse s'accrocher à rien alors qu'il se passe des choses. S'il est louable d'aborder la question des mariages forcés dont sont victimes de nombreuses jeunes Turques, s'il va de soi qu'il s'agit d'un sujet fort, on se demande comment la cinéaste arrive à le traiter avec tant de fadeur.
C'est un long clip tout beau tout propre destiné à des spectateurs concernés, bien élevés et tout propres, sortant du cinéma en s'indignant poliment du sort des femmes turques tout en vantant les belles images du film.
En fait on s'ennuie. On a beau essayer de décortiquer le truc dans tous les sens, la vérité c'est qu'on s'ennuie du début à la fin.