My Girl par Nicolas Montagne
Il est bien loin le temps de la Culkin-mania!Et pourtant, encore aujourd'hui,My Girl est un film encore efficace. La raison est bien simple: il se suffit à lui-même,sans avoir besoin de la présence d'un enfant-star.
Porté par une distribution des plus adaptées, le film est un monument dédié à une période de la vie pas forcément facile: la sortie de l'enfance, lorsque l'enfant accepte l'existence de la mort. Anna Chlumsky et Macaulay sont parfaits dans leur rôle et donnent à voir une enfance pleine d'émotions,accentuées par la présence de morts dans la maison de Vada, et bien sûr par les événements tragiques du film.
Mais My Girl n'est pas pour autant un drame complétement larmoyant,et pour s'en convaincre il suffit de voir la première minute du film avec une Vada qui s'exprime face caméra,sur un ton faussement tragique: " Je suis venue au monde avec la jaunisse. Un jour, sur la cuvette des toilettes d'un snack, j'ai attrapé des hémorroïdes, et ça fait trois ans que j'ai un os de poulet planté au travers de la gorge qui me gâche la vie. Je savais que papa allait s'effondrer en découvrant ma nouvelle maladie. Cette fois,c'est clair,j'ai un cancer.Je meurs." Une introduction parfaite donnant le ton immédiatement, d'autant qu'elle se fait face à un Dan Ackroyd complétement à part qui demande de la mayonnaise en réponse. Son personnage est d'une richesse incroyable puisqu'il s'agit d'un entrepreneur de pompes funèbres (qui passe donc le plus clair de son temps avec les morts) qui s'ouvre à la vie pendant le film, face à Jamie Lee Curtis, géniale elle aussi en hippie thanatopraticienne vivant dans un van.
Donc,un film drôle, mais également un film émouvant puisque traitant de sujets forts,et de nombreuses fois les souvenirs d'enfance du spectateur sont rappelés à l'ordre,comme lors du pacte de sang,lors du sauvetage échoué du poisson pêché ou lors des câlins à la mamie-légume. Un film fort et très émouvant, universel et très humain.