L'idée ne fait pas le Hitchcock
Si le film porte en lui une belle émotion et une intention touchante, tout ça est trop desservi par un scénario maladroit qui traîne derrière lui grotesque et manque de crédibilité. La faute d'abord à une première moitié très faible qui se contente de filmer un stalker au background émotionnel difficile pris soudain d'un pseudo complexe d'Oedipe. Cela aurait pu donner du bon mais le scénario penche plus en faveur du prévisible et ne fait vraiment pas mouche: l'action traîne de grosse casserole et plonge de plus en plus dans un récit totalement grotesque et trop peu crédible qu'on en a envie de pleurer.
Le niveau s'élève à partir dans la moitié lorsque la situation évolue et le film adopte enfin une dynamique plus attractive pour enfin se sauver d'un naufrage qui lui pendait au nez. Ca emprunte à Hitchcock de façon assez outrancière et tente de fabriquer un truc qui tient plus ou moins debout. Les références restent très identifiables et un peu lourdes quand on voit clairement qu'il s'agit à un moment de Vertigo et à un autre de Fenêtre su Cour. Tout cela reste donc très conventionnel alors que ça se veut original, et là tout de suite on se dit qu'il y a quelque chose qui va pas. Quand il y a de bonnes idées, ça reste à la surface alors que les mauvaises idées du début ont malheureusement été trop exploitées. On a l'impression d'être face à quelque chose d'hybride et d'inachevée, on est mal à l'aise et surtout, déçu. Au final, le vrai plus du film reste l'interprétation, à commencer par celle de Jamie Bell qui porte presque tout le film sur ses épaules et qui se dépatouille tant bien que mal pour s'en sortir.