"My name is Khan and I'm not a terrorist."
Rizvan Khan (Shahrukh Khan) est un indien musulman atteint du syndrôme d'Asperger (forme d'autisme), qui va rejoindre son frère à San Francisco. Là-bas, il rencontre une jeune coiffeuse hindoue, une mère célibataire nommée Mandira (Kajol). Ils vivent leur vie tranquilement jusqu'à ce que les attentats du 11 septembre viennent bouleverser leur quotidien. Ils doivent faire face à l'hostilité et l'ignorance de la population. Après un drame terrible, Rizvan, avec son courage ingénu, est décidé à aller voir le président pour lui dire "My name is Khan and I am not a terrorist".
Karan Johar s'attaque ici à un thème bien différent de celui auquel il nous avait habitué, et c'est la première chose à saluer. On est loin de "La famille indienne" ou autre Kuch Kuch Hota Hai (film dont je ne suis vraiment pas fan), même si on retrouve tout de même des idées fondamentales, telles que la famille (et les drames associés!), l'amour, le sacrifice... On voit ici que Johar a mis tout son coeur dans son projet, et la cause qu'il défend est plus que louable.
Cependant on retrouve des travers assez regrettables. Le film est très manichéen, même beaucoup trop. Rizvan dit d'ailleurs dans le film qu'il y a "les gens bons, et les gens mauvais". Or, nous savons tous que ceci n'est vrai que dans une certaine mesure. Je comprends bien que le but est de montrer les injustices subies par les musulmans et l'amalgame tragique fait entre Islam et islamisme, mais il n'y avait pas besoin de vouloir toucher à tout, et de parfois aller même jusqu'au ridicule. Les derniers 3/4h sont vraiment navrants (Johar lui même l'a reconnu) et c'est DOMMAGE car le film a tout de même de belles choses à offrir.
Tout d'abord, le meilleur élément de ce film, c'est Shahrukh Khan. Loin de son cabotinage habituel (que j'apprécie haha), il campe un personnage profondemment attachant et c'est lui qui va vous faire regarder le film jusqu'au bout. Car, bien que parfois naïves, ses aventures sont attendrissantes et touchent notre côté humaniste. Evidemment sa condition d'autiste permet à Johar de soulever des questions plus facilement et de créer des situations cocasses. SRK s'est réinventé et c'est un vrai plaisir.
La période pré-attentats est consacré à sa rencontre avec Kajol, charmante par ailleurs, mais elle en fait un peu trop dans les scènes comiques (comme toujours à mon avis mais bon je connais les nombreux fans de Kajol alors je ne m'attarderai pas sur ses talents...^^). Toute cette partie est donc charmante, ponctuée par de superbes chansons, qui resteront dans le fond, pour le plus grand bonheur de ceux qui ne sont pas friands des danses et chants bollywoodiens. Rizvan et Mandira forme tout de même un couple atypique, qui a plus un côté de camaraderie que de passion débordante, mais bon, tout cela reste sympathique.
Le reste est consacré, comme je l'ai dit, à la dénonciation de la situation des musulmans aux Etats-Unis et au road trip de Rizvan. Et malgré les défauts que j'ai mentionnés, le film reste distrayant jusqu'au bout et on ne peut que s'allier à la cause de notre héros. Un héros du peuple porteur d'espoir et de bonté, un héros comme on les aime.
P.S: A noter que vous pouvez voir ce film en ce moment sur les chaînes ciné cinéma, ce qui est rare pour un film indien!