Use Your Illusion.
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Gus Van Sant, j'aime bien lorsque ce dernier est en mode classique, soigné, talentueux raconteur d'histoires centré sur des personnages forts, intéressants. Je suis nettement moins fan du Van Sant expérimental, poseur, aux sujets souvent intéressants mais au rythme lent, contemplatif, donnant l'impression que le récit aurait pu être bouclé en trois fois moins longtemps, en devenant ennuyeux. « My Own Private Idaho » rentre malheureusement plutôt dans la seconde catégorie, même s'il a clairement quelques atouts à faire valoir.
Cette plongée dans une Amérique quasi-invisible, méconnue, souvent méprisée tout en rendant pas mal de service aux nantis, l'auteur de « Will Hunting » la filme avec pudeur, respect, sans jamais chercher à embellir superficiellement leur quotidien. L'occasion d'offrir quelques situations « malaisantes », y compris dans la relation qu'entretiennent toxicomanes souvent reconvertis en gigolo. River Phoenix y témoigne d'une belle présence, son « duo » avec Keanu Reeves fonctionnant honnêtement, à défaut d'enthousiasmer.
Mais bon... Si les différentes étapes du récit sont dans l'absolu intéressantes, l'absence de rythme voire d'émotion est presque rédhibitoire. Écrire qu'on a l'impression de toujours voir les mêmes scènes est un peu excessif : il y a bien un ou deux moments de grâce, et l'absence totale de facilités du début à la fin est à saluer. Reste que ces 100 minutes paraissent vite assez longues, tant par le manque de densité qu'un récit ne prenant jamais son envol, faute d'une vraie dramaturgie ou de héros auxquels il est aisé de s'identifier.
Pas mécontent de l'avoir vu, donc. Je peux comprendre qu'à sa sortie, « My Own Private Idaho » ait pu paraître nécessaire et je ne nie pas les qualités cinématographiques. Maintenant, au vu de l'ennui poli régulièrement suscité, vous comprendrez qu'il m'est difficile de mettre plus que cette note « neutre », encore un peu élevée au vu du plaisir ressenti.
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Créée
le 10 sept. 2022
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