Moi, je t'aimais. Toi, t'étais sur la route toute la sainte journée...

Encore une pépite de Maître Van Sant. 2 ans après l’immense Drugstore Cowboy, le revoilà filmant les marginaux de Portland. Une belle introduction sur la route qui ne finit jamais avec le personnage central du film, celui de River Phoenix. Ce troisième film est clairement la marque du cinéma qu’il a développé jusqu’ici dont on ressent les évolutions au fur et à mesure. J’arrive tout à fait à ressentir la patte du Gus Van Sant qui a fait Mala Noche et surtout Drugstore Cowboy dans ce film. On a affaire ici à un cinéma en mouvement, un véritable road movie, entre Portland, l’Idaho et l’Italie. On s’intègre avec bonheur à cette « communauté » de marginaux qui vit au jour le jour. Ils nous racontent leurs histoires comme un vrai groupe de potes et c’est un vrai plaisir que de les écouter parler. La relation que la caméra de Gus Van Sant entretient avec ces jeunes acteurs est sensationnelle. Les personnages sont attachants et c’est vrai, un plus que les autres : Mike ! River Phoenix qui signe probablement le meilleur rôle de sa courte et fulgurante carrière. Un jeune homme perdu sujet aux troubles de la narcolepsie et qui cherche sa mère. Et aussi un peu d’amour. Un peu d’amour que n’arrive pas à lui donner son meilleur ami Scott qui tombe amoureux d’une italienne (ça fait bizarre de découvrir Chiara Caselli toute jeune). Scott va se ranger, lui qui en a les moyens. Mais Mike lui, ne peut pas. Le film est parsemé de ces petites « surprises » de mise en scène qui le rendent doux et parfois un peu triste mais toujours made in GVS. J’apprécie tout particulièrement l’introduction des séquences en Super 8, la séquence des magazines gays qui parlent, et les scènes d’amour de toute beauté, pudiques et d’une originalité rafraîchissante. Et la mini-apparition de Gus Van Sant, quasi subliminale façon Où est Charlie ?. Bref, un film porteur de bien belles émotions, du cinéma vivant qui donne envie de prendre l’air, un vent de fraîcheur et de liberté dans ce monde vaste et dur. J’aime la toute fin du film !
Vino
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films LGBTI+

Créée

le 2 mai 2014

Critique lue 573 fois

Vino

Écrit par

Critique lue 573 fois

D'autres avis sur My Own Private Idaho

My Own Private Idaho
Nikki
7

Use Your Illusion.

La première scène s'ouvre sur un jeune homme à l'air égaré mais sûr de lui, planté au beau milieu de nulle part. Il porte un petit bonnet, couvrant sa coupe blonde rebelle et des habits usés, signe...

le 27 févr. 2014

46 j'aime

7

My Own Private Idaho
reno
8

Critique de My Own Private Idaho par reno

Vingt ans après Easy Rider que ramenait Gus Van Sant sur la route ? Que restait-il à dire de cette histoire actée que les Etats-Unis entretiennent avec leur origine et sa mise en image...

Par

le 7 mars 2012

24 j'aime

5

My Own Private Idaho
TheBroCode
4

My Own Private Critique

My Own Private Idaho fait partie de ces films dont on ne sait quoi penser. C'est une tranche de vie de paumés, esquintés par la vie, à l'enfance malheureuse qui se répercute sur leur présent. Il n'y...

le 3 sept. 2016

20 j'aime

2

Du même critique

Pontypool
Vino
4

L'éloquence du zombie, un pari manqué pour le septième art...

Les zombies débarquent au Canada avec ce Pontypool. Sous-genre du cinéma d’horreur, le film de zombies a développé sa popularité avec quelques grands cinéastes et films qui sont aujourd’hui...

Par

le 2 mai 2014

5 j'aime

Bully
Vino
4

Dans la vie, y'a deux types de gens : ceux qui savent compter... et les ados de Larry Clark

Comme bien d’autres cinéastes, Larry Clark est un de ces artistes qui traite souvent d’un seul et même thème avec des sujets plus ou moins différents. Les connexions entre ses films sont évidentes et...

Par

le 3 mai 2014

5 j'aime

Paris, Texas
Vino
10

And when the lights went down, I fell in love... To eternity.

Paris, Texas… Comment parler de ce film ? Comment lui associer des mots capables de lui rendre ce qu’il a pu m’apporter ? Difficile. Paris, Texas est un miracle, un miracle du cinéma. Je n’ai pas...

Par

le 2 mai 2014

4 j'aime