Hiroshi Okuyama s'est fait remarquer dès son premier long métrage, Jésus, tourné à seulement 22 ans. 6 années plus tard, My Sunshine, qui prend de nouveau l'île d'Hokkaidô pour cadre, dans la splendeur de l'hiver, montre un cinéaste plus sûr de lui, en nous offrant un récit qui glisse sur une fine couche de glace, entre harmonie et mélancolie. Film d'apprentissage, à première vue, avec un jeune garçon solitaire et balbutiant, il n'est pas que cela, à mesure qu'un trio se forme autour du patinage. Peut-être y aura t-il un peu de frustration pour certains, à ce sujet, car l'entraîneur et surtout l'adolescente ambitieuse dans son sport sont moins travaillés par le scénario. lequel se caractérise en outre par une grande économie de dialogues et de subtiles ellipses. C'est comme si le cinéaste voulait laisser un certain nombre d'éléments à l'imagination du spectateur, comme le prouve aussi la dernière scène du film. Mais l'ambiance hivernale constitue l'un des atouts de My Sunshine, qui impose sa délicatesse et sa douceur, qui contrastent avec les préjugés qui ne sont jamais très loin mais que, là encore, le réalisateur se refuse à dramatiser, lui préférant la lumière et l'osmose de deux jeunes patineurs, évoluant avec grâce et synchronisme sous le regard bienveillant de leur coach.