My Sunshine
6.7
My Sunshine

Film de Hiroshi Okuyama (2024)

Takuya pratique le hockey sur glace. Dans les buts c'est une vraie passoire ce qui ne le rend pas très populaire auprès de ses partenaires. A l'exception d'un seul qui d'ailleurs ne se moque pas de son léger bégaiement.

Takuya pratique ce sport parce que c'est un sport de garçon mais il n'a d'yeux que pour Sakura qui s'entraîne au patinage artistique de l'autre côté de la piste. En tentant d'imiter ses arabesques et circonvolutions, il est repéré par le coach de la jeune fille qui touché par ses efforts décide de l'aider. Rapidement il a l'idée de les entraîner en duo en vue d'une compétition nationale. L'ambitieuse Sakura n'est d'abord guère ravie de travailler en couple mais au fil du temps, les deux enfants et leur coach forment une équipe liée par la même passion et une entente presque inattendue qui évolue vers la complicité et l'harmonie. C'est très, très beau.

Loin des clichés et d'une histoire prévisible le jeune réalisateur japonais tisse autour et sur une patinoire un récit tendre et doux à la lisière de l'enfance et de l'adolescence sur lequel les adultes, la pression sociale et un aspect rétrograde et encore tabou de la société japonaise vont venir jeter l'ombre et la confusion. A la fois réalisateur, scénariste, directeur de la photographie (somptueuse) et chef monteur, le jeune Hiroshi Okuyama (même pas trente ans) est à tous les postes de son film. Une réussite sensible et sincère où l'on sent poindre la part autobiographique.

Pour quelqu'un comme moi qui n'aime pas la neige (et oui...) et l'hiver j'ai été particulièrement séduite par l'atmosphère ouatée que la saison donne à l'île d'Hokkaidô entièrement recouverte de neige en hiver. Cette ambiance feutrée semble conférer à tout un environnement radieux le calme et la douceur et pourtant le soleil hivernal rayonne malgré tout. Peu à peu on découvre que le coach qui partage la vie et l'amour d'un garçon a été champion du monde junior de patinage artistique et qu'il place beaucoup de lui, de ses espoirs déçus et de ses frustrations chez ses deux jeunes poulains. A mesure que les chorégraphies se font plus affirmées, de plus en plus fluides, la connivence est de plus en plus évidente. Jusqu'à une longue scène vibrante, sur un lac gelé, qui mériterait presqu'à elle seule de voir le film. Une scène où le coach bienveillant et les deux enfants se retrouvent, partagent un moment de grâce suspendue, un instant de pure harmonie, d'évidence, de complicité. C'est d'une beauté !

On sent que les deux jeunes acteurs patineurs ont dû au début se contraindre à patiner moins bien qu'ils ne le font sans doute en réalité. Les voir évoluer sur glace est magnifique et le trio qu'ils forment avec leur coach fait batte le coeur, en toute innocence.

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le 30 déc. 2024

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