A la lourdeur toute américaine du baseball ou hockey, Takuya préfère regarder la neige tomber, et les filles patiner. Il y en a une qui glisse particulièrement gracieusement et cela ne lui a pas échappé. Le voilà alors engagé à s'entraîner avec elle, sous la houlette d'Arakawa, beau jeune homme et ex-chamion de patinage artistique, qui l'aidera à défaire ses réflexes et déconstruire les postures viriles qu'on lui a apprises et qui semblent (heureusement) n'avoir pas eu de prise.
My Sunshine est un petit bijou finement taillé par le grain lisse et rosé de sa pellicule, par l'élégance de ses figures, par sa pudeur et son économie de mots, par ses beaux personnages attachants et leurs questionnements intérieurs et par les paysages de l'île d'Hokkaido recouverts d'une neige immaculée.
Cette bulle de douceur qui embaume le cœur se voit soudain crevée par une mélancolie légère mais déchirante, loin de la naïveté que le sujet pouvait laisser anticiper, éloignant nettement My Sunshine d'un Billy Elliot à la japonaise. Hiroshi Okuyama s'inscrit de fait d'emblée dans la liste des réalisateurs nippons à suivre de près.