Memphis, le berceau du Rock'n Roll. Elvis y est passé, puis est reparti. Mais la ville a conservé son souvenir. Dans les rues à présent désertes, on y voit le fantôme du King. Celui-ci s'immisce partout, dans la radio, sur les posters accrochés aux murs, et même, dans les légendes urbaines.
Memphis est prisonnière d'un temps qui n'existe plus ; d'un temps où elle était pionnière de la musique. Le fameux studio d'enregistrement Sun Records et l'hôtel Arcade sont les vestiges de cette époque perdue. Plus rien n'a été construit depuis. Memphis vit avec un passé qui n'a de tangible que ses bâtiments décrépis. Ses habitants et ses visiteurs sont comme des âmes errantes ; ils errent à travers elle et sentent la présence des fantômes qui la hantent. Si le passé était glorieux, le présent ne l'est hélas plus et on l'accepte avec un certain fatalisme.
Les nuits de Memphis sont mélancoliques. Tristes et belles à la fois. La nostalgie, l'amertume et le mystère emplissent l'air ambiant. Et au plus profond des ténèbres, la voix d'Elvis se fait entendre à travers sa chanson Blue Moon. La lune bleue agit tel un phare pour ceux qui l'écoutent. Pendant quelques instants, ils oublient leur problèmes et sont transportés dans un autre temps, celui où Memphis était la capitale du rock'n roll, la capitale du monde ; dans un temps où Memphis et ses habitants rayonnaient.
Hélas, c'était une autre époque. Mais ce n'est pas grave car les gens et la ville elle-même se souviennent et entretiennent ce souvenir. Comme le chantait Neil Young, « The King is gone but he's not forgotten ».