Céline Sciamma m'avait ensorcelée avec son « Tomboy » envoûtant, magnétique et juste. C'est donc avec une certaine confiance que je me suis plongée dans « Naissance des pieuvres ».
La réalisatrice y traite un sujet maintes fois dépeint au cinéma : l'adolescence, ses pertes de repères, ses expériences, ses doutes. Comme très souvent, le film choisit une toile de fond pour y coller son sujet et créer ainsi des parallèles. Ici, la natation synchronisée.
Rien de tel que le chlore, les douches collectives et les maillots de bain échancrés pour tisser un univers à la fois attirant et un peu pervers.
La jeune héroïne y rencontre une autre adolescente, un peu plus âgée qu'elle, qui va se servir d'elle, l'envoûter et la plonger dans une forme de dépendance que certains fous nomment l'amour.
Si le pitch est séduisant et le casting de jeunes interprètes tout à fait pertinent (Adèle Haenel a depuis été nominée aux César pour son rôle dans L'Apollonide), le film peine à décoller et surtout à atteindre une originalité propre, une vraie personnalité. En effet, là où « Tomboy » touche et surtout marque, le précédent film de Sciamma suit un train-train emprunté déjà par nombre de réalisateurs qui filmèrent l'adolescence. Ce n'est pas raté, c'est même très bien réalisé mais le film donne l'impression d'avoir déjà été vu (My Summer of Love, Thirteen entre autres).
Au moins, cela prouve que Céline Sciamma a su progresser dans la maîtrise de son cinéma. J'attends le prochain avec impatience.