𝑁𝑎𝑛𝑛𝑦 𝑀𝑐𝑃ℎ𝑒𝑒 est un film qui embrasse pleinement sa nature formelle et prévisible, et c’est précisément dans cette maîtrise du convenu qu’il excelle. À travers un récit balisé, le film explore des thèmes universels, notamment les obligations parentales, avec une élégance certaine. Loin de chercher l’audace à tout prix, il s’ancre dans une tradition cinématographique où l'excentricité côtoie une réflexion plus subtile sur les dynamiques familiales. Emma Thompson incarne cette figure de la gouvernante-magicienne avec une autorité mesurée, tandis que les enfants, même dans leurs moments de gaminerie, offrent des performances justes et convaincantes, parfaitement en phase avec le ton du film.
Visuellement, Nanny McPhee ne déçoit pas. Les décors, fidèles aux clichés britanniques, déploient une esthétique délicieusement assumée, renforçant cette impression d’un univers à la fois figé et intemporel. La mise en scène, sans éclats révolutionnaires, s’illustre par quelques trouvailles amusantes qui viennent alléger le cadre traditionnel de la comédie familiale. Tout est calibré avec un soin évident, et c’est dans cette exécution rigoureuse que réside le charme du film.
Au-delà de ses apparences de film pour enfants, 𝑁𝑎𝑛𝑛𝑦 𝑀𝑐𝑃ℎ𝑒𝑒 aborde des sujets plus sérieux, toujours sous couvert de légèreté. La force du film réside dans cette capacité à naviguer entre la fantaisie enfantine et des problématiques plus adultes, tout en conservant une fluidité narrative impeccable. Sans bouleverser les codes du genre, 𝑁𝑎𝑛𝑛𝑦 𝑀𝑐𝑃ℎ𝑒𝑒 réussit à être un divertissement familial abouti, parfaitement à l’aise dans son propre registre.