Le premier volet était drôle et sympathique, d'autant que pour le public, notamment français, l'effet de surprise fonctionnait à plein. Mais alors que dire de ce second volet cédant à toutes les compromissions quasiment dès les premières minutes ? D'ailleurs, voir Emma Thompson, soit juste la classe incarnée, s'égarer aussi brutalement dans le scénario qu'elle a écrit est quelque chose d'incompréhensible, presque surréaliste. Car c'est parfois d'une lourdeur difficile à exprimer, à base de flatulences et autres gags ras du plancher devant lesquels j'étais presque gêné tant je ne m'y attendais pas.
L'apparition des cousins est à ce titre un truc complètement dingue : comment peut-on proposer une telle bouillie de cinéma, à base de hurlements, de disputes pitoyables et de personnages plus insupportables les uns que les autres ? C'est simple : je me suis admiré de ne pas éteindre la télé à ce moment tant le « spectacle » était désolant. Rassurons-nous toutefois : en deux temps trois mouvements, la gentille sorcière va permettre aux enfants de tous s'adorer les uns les autres, aberration ayant au moins le mérite de soulager nos oreilles.
Pour le reste, même pas de suspense ou de réelle intrigue, juste un pauvre fil rouge sans intérêt et affreusement répétitif, donnant à Rhys Ifans l'occasion de signer (et de loin) la pire prestation de sa carrière. Alors j'en vois déjà certains me dire : « Mais enfin, c'est pour les enfants ! Et de ce point de vue, « Nanny McPhee et le Big Bang » est plutôt sympathique ! ». Désolé, mais j'ai déjà regardé des films pour enfants, et je ne me souviens pas en avoir vu beaucoup de plus stupide et indigent que celui-ci. Reste un ou deux jolis effets spéciaux et d'assez beaux décors (notamment la parenthèse londonienne), mais c'est beaucoup trop peu pour soulager ce déluge de bons sentiments et de bêtise piloté qui plus est par une réalisation en roue libre. A fuir !