Guitry évoque toute la vie de l'empereur à travers le récit du fourbe Talleyrand. Belle idée comme celle de passer de Daniel Gélin (Bonaparte) à Raymond Pellegrin (Napoléon) en une seule scène, chez le coiffeur. La première partie, celle de l'ascension est dynamique, rythmée et de très bonne tenue. Dans la seconde, Guitry, malgré d'énormes moyens, manifeste son peu de goût pour les champs de bataille, élude totalement plusieurs épisodes capitaux (la guerre en Espagne, Trafalgar, la retraite de Russie), préférant les bons mots et la "grandeur" du personnage. Même s'il cavale pour faire tenir l'épopée en 3 heures, on finit par trouver le temps un peu long. Il est vrai que l'on connait la fin. La distribution est somptueuse avec toutes les vedettes de l'époque, y compris pour interpréter des rôles minuscules : de Montand à Gabin, de Darrieux à Morgan.