Avec un manga terminé en novembre 2014 et un Naruto Gaiden de quelques chapitres en cours au Japon, le manga Naruto continue à faire parler, en bien comme en mal (‘Naruto c’était mieux avant‘, etc.). En laissant de côté la question de la valeur intrinsèque du manga, que peut-on dire de ce dernier film ? Serrez votre bandeau de ninja, emportez vos kunaïs et c'est parti !
Premier élément : Naruto a bien changé depuis ses débuts. Deux années après la fin de la guerre, s’il n’est pas Hokage, il n’en est pas moins une star que tout le monde salue. Il reçoit des cadeaux pendant le festival d’hiver, des demandes de selfies, il aime toujours les ramens (ouf il n’a pas changé) et il est toujours aussi aveugle par rapport aux sentiments d’Hinata (il n’a vraiment pas changé !). Naruto-Hinata : le duo infernal de ce film.
En effet, après avoir mis l’accent sur l’importance des liens – notamment familiaux – dans Road to Ninja, ici ce sont davantage les liens amoureux qui sont à l’honneur. Avec deux questions obsédantes : est-ce que Naruto va enfin comprendre ce que Hinata ressent pour lui depuis très longtemps (cf. les retours dans le passé) ? Est-ce que cette dernière rompra définitivement avec l’image - qui lui a longtemps collé à la peau -, de la fille qui prononce ‘Naruto-kun‘, rougit et se cache ? (Une troisième question arrive en regardant le film : l’écharpe rouge va-t-elle être présente dans toutes les scènes ?)
Outre ce grand thème, un problème se pose : Saï (et d’autres par la suite) remarque(nt) que la Lune est bien grosse. Melancholia version Naruto ? Pas vraiment : plutôt un coup de Toneri, un descendant de Hamura Ōtsutsuki (le frère du Sage). Après s’être rappelé au bon souvenir de Hiashi Hyûga il va faire son petit marché à Konoha : il enlève Hanabi avant de kidnapper Hinata. Enfin presque : Toneri et les siens emmènent de force Hinata mais… Naruto arrive ! Et là, quand on voit le fils de Kushina commencer à se battre on ne peut s’empêcher de pousser un gros YES ! Ça y est on retrouve des techniques connues et un Naruto qui n’a rien perdu de ses capacités.
Hinata est restée, pas Hanabi. Il faut donc la sauver : Saï, Naruto, Shikamaru, Sakura et Hinata partent donc sur la piste des ravisseurs (bien que ce soit l’hiver Hinata est en manches courtes…). Moyennant quelques événements qui interrogent parfois sur la prudence de nos ninjas ils se rendent sur la Lune (non, il n’y a pas de fusée, on n'est pas dans Tintin), parcourent différents lieux avec une architecture qu’on n’avait pas beaucoup vu dans le manga et arrivent au château, où les attend Toneri qui doit épouser Hinata (Hanabi lui a servi à autre chose…). Entre Toneri qui lui propose d’être un oiseau en cage et Naruto le choix d'Hinata ne sera bien évidemment pas simple…
Outre son architecture particulière le château et les scènes qui s’y déroulent nous permettent d’en apprendre plus sur l’enfance pas très joyeuse de Toneri, le Tenseigan, des repas pas géniaux niveau ambiance et d’autres choses que vous découvrirez en regardant le film...
Avec une intrigue claire le film avance sans trop nous endormir. On peut regretter quelques lenteurs mais, à mon sens, pas le manque de combats. Certes si on espère avoir 90 minutes de baston on sera très (très) déçus. Le film n’est pas là pour ça. Du moins pas totalement : il y a des affrontements et le combat final ne surprendra pas par son originalité. Mais ce qui prédomine assez rapidement dans ce film c’est l’idée de maturité. Nos jeunes genins ont grandi et cela se voit par petites touches : après un peu plus d’une 1/2 heure, Naruto commence à comprendre des choses sur l’écharpe, sur Hinata… ; il boude comme pas permis à un moment si bien que Shikamaru doit aller lui botter les fesses (je l’ai trouvé bien moins convaincant que par le passé…) et physiquement si les évolutions ne sont pas fondamentales les changements visuels de Naruto ne m’ont pas déplu. Et que dire d’Hinata : elle a une tenue qui la met plus en valeur (je ne parle pas de sa poitrine), et elle a de l’allure lors du mariage…
Sans s’attarder longtemps sur tous les personnages de la saga le film nous donne un rapide aperçu de la situation de la plupart d’entre eux (le dos d’Ônoki ne va pas mieux). Certes ils passent au second plan mais c’est toujours un petit plus appréciable d’apercevoir de nombreuses têtes bien connues. L’humour est aussi de la partie, que ce soit les répétitions d’Hinata pour s’adresser à Naruto, les piques que lui adressent Hanabi, des clins d’oeil (le singe chez Hiruzen Sarutobi), des scènes cocasses (Kurama qui écrit, Naruto sauvant Hinata à coups de Rasen-shuriken : il a intérêt à être précis le garçon !) voire surprenantes (Hinata qui * Toneri sur la fin !).
Sasuke ? On le voit. Ses apparitions se comptent sur les doigts d’une main et son temps de présence totale à l’écran est (très) faible. Il garde malgré tout une certaine classe lors d’une certaine intervention mais il est discret.
Finalement, voir le film ne m’a pas laissé indifférent et nombre de scènes m’ont attendri bien plus que je n’oserai l’admettre. Le plaisir de revoir tous ces personnages ne m’a pas quitté, du début à la fin (ce qui inclut les quelques scènes post-générique). Oui Naruto the Last ne sera pas LE film méga-super-génial-hyper-cool (Madara n’est pas là, ce qui est un scandale !), on pourra railler tel ou tel point (le Byakugan va finir par devenir comme le sharingan…), pester contre certains défauts. Oui. Mais bon sang que ça fait du bien de les revoir !