L'ensemble manque parfois de consistance mais l'acuité du cinéaste est bien là !!!
Un film choral, comme Robert Altman en a réalisé souvent, autour de 24 personnages dans la ville de la country, Nashville, où le cinéaste oppose la plouquerie des habitants à l'arrogance des artistes, tout en égratignant sans y avoir l'air un racisme toujours présent même si beaucoup plus dissimulé, une politique de cirque et un militarisme forcené, sur cinq jours, le tout avec chevauchements de dialogues et détails dans l'image assez révélateurs.
Comme pour "Un Mariage" ou même "Gosford Park", "Nashvillle" souffre d'avoir un trop grand nombre de personnages ce qui fait qu'à part quatre ou cinq d'entre eux aucun n'est véritablement approfondi tout comme certaines situations d'ailleurs. On retient surtout ceux de Geraldine Chaplin, dans le rôle d'une soi-disant journaliste de la BBC hippie et profondément conne, de Lily Tomlin, en chanteuse de gospel mère dévouée de deux enfants sourds, Ronee Blakley, en chanteuse vedette, ou encore Barbara Harris, en aspirante chanteuse qui va avoir sa chance d'une manière inattendue.
Même si parfois manquant de consistance, le film réussit à donner quelques séquences fortes à l'instar de celle finale. L'acuité du regard du cinéaste est bien présent et c'est ce qui fait l'intérêt de l'oeuvre.