Il y a déjà en substance dans ce deuxième film toute l'œuvre de Miyazaki : une fable écologique, une héroïne puissante et le discours féministe qui la porte, la fascination pour les "machines-mondes" et l'aviation, et la peur (très japonaise) de l'apocalypse (nucléaire ou naturelle).
Mais le message, bien qu'ultra novateur pour l'époque (la nature s'auto-régule et l'humain est un parasite violent qui pense en clan et profit), est de nos jours attendu et très rapidement compris par le spectateur. L'ensemble manque cruellement de finesse, de métaphores et de poésie, comme si Miyazaki avait voulu tout et trop dire et l'amener trop frontalement.
L'esthétique steampunk et medievalo-futuriste (entre le pire de Dune et de Star Wars) a terriblement mal vieilli, et le tout n'emporte finalement pas l'adhésion, la faute à une longue et inutile accumulation de péripéties qui brisent le rythme, déjà bien alourdi par le sur-commentaire permanent des personnages.
Il faudra peut-être attendre 1986 et le Château dans le ciel pour trouver, plus distillé et plus poétique, le ton Miyazaki qui ne produit depuis que des chefs-d'œuvre.