Pour son deuxième long-métrage, Guillaume Canet réunit autour d'un casting invraisemblable la crème des acteurs français, pour une adaptation fidèle du célèbre best-seller d'Harlan Coben (dont vous remarquerez aisément le caméo, sa haute stature dominant le quai de la gare).
Ayant lu le livre et connaissant donc le dénouement, il m'est difficile de juger la façon dont Canet déroule son récit et parvient à entretenir le mystère, mais il me semble que d'autres thrillers de Coben auraient eu davantage de potentiel en terme d'angoisse et de rebondissements.
Par ailleurs, le jeune réalisateur français ne se montre pas manchot dans sa mise en scène, proposant quelques morceaux de bravoure, à l'image de l'escapade avec Gilles Lellouche dans une cité survoltée.
Sur le plan esthétique, Canet inaugure une photographie "ensoleillée", avec ces filtres brillants que l'on retrouvera dans "Les petits mouchoirs".
L'académie des César ira jusqu'à le récompenser au titre de "meilleur réalisateur" en 2007.
Quant à la bande originale du film, elle est signée Matthieu Chedid.
Au final, "Ne le dis à personne" est un bon polar, efficace et divertissant, bonifié par sa distribution prestigieuse (François Cluzet, Marie-Josée Croze, Jean Rochefort, André Dussollier, Kristin Scott-Thomas, Nathalie Baye...), qui souffre toutefois des invraisemblances du roman originel, et auquel il manque un "je ne sais quoi" pour exprimer tout son potentiel et atteindre le rang de classique du genre.