Spécialistes des pastiches de séries noires, Lautner et Audiard n'ont pas fait ici dans la demi-mesure, et leur verve parodique entraine souvent la comédie dans le franchement farfelu et burlesque.
Si le sujet en lui-même n'est pas particulièrement étoffé, la force et la valeur comiques des personnages, directement liées aux dialogues, n'est plus à démontrer. Michel Audiard est inspiré, et Lino Ventura et Michel Constantin rivalisent de métaphores, d'aphorismes et de litotes en tout genre. Rien de très surprenant en fait et je n'en attendais pas moins de la part des auteurs.
Ce qui est plus inattendu, en revanche, c'est la nature des gangsters ennemis: un très aristocratique anglais entouré de ses hommes de main aux moeurs équivoques, et dont les allures uniformes colorés et psychédéliques sont aussi grotesques que drôles. Lautner semble régler leur compte aux tenants d'une pop-music british ronronnante à travers une caricature très caustique. L'affrontement entre ces bad boys et la petite bande à Ventura prend dès lors une tournure plutôt surréaliste.